Journée un peu morne mec. Ça arrive en février. Je devais aller
déneiger la toiture du chalet de mon frère mais à la dernière minute, va
savoir, j’ai choké. Plus envie de rien faire, les batteries à plat.
Ça arrive en février mec, ça arrive.
Je n’ai plus de jus mec, je n’ai plus de jus. Impression sordide de
tourner en rond. Cette année, je trouve l’hiver assassin. Comme si j’étais
collé dans un présent sans fin.
Déprime et dépression contrôlées, mais c’est limite mec, très limite.
Jouer dehors ? J’ai quel âge mec ? Aller jouer à quoi ?
Au con ? Qu’est-ce que tu veux que ça me criss d’aller glisser, patiner,
raquetter ! Je te dis que j’en ai plein le cul de l’hiver ! Je ne
vais pas en plus aller me câlisser dans la neige juste par plaisir. Je veux
juste du chaud. Je veux pouvoir lire dehors. Je veux pouvoir prendre mon café
sur ma petite table du balcon. Je ne veux plus rester dans la maison, mais je
ne veux pas non plus me geler le cul. Tu comprends ça ? Je suis tanné de
l’hiver, écœuré, à bout.
Relax mec, relax. Respire par le nez. Respire par le nez. Dans une
semaine, c’est mars. Ça pourrait être pire. Je pourrais être dans un vaisseau
spatial en route pour Mars justement, comme ils veulent faire en 2024 dans
cette curieuse de mission-télé. Deux ans le voyage qu’ils disaient à la radio.
Je gosse sur ma peinture comme un prisonnier dans sa cellule. Petite
touche ici, petite touche là. Ça va, ça progresse et je ne déteste pas ce que
je vois.
Mais je suis tanné de l’hiver. Tanné comme tu ne peux même pas t’imaginer.
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