À demain. C’est ainsi qu’elle avait terminé leur brève conversation téléphonique après qu’il l’eut appelée pour s’assurer d’un dernier détail avant qu’elle ne prenne son avion. Elle allait arriver le lendemain par le vol de 20 h 30 et depuis les derniers jours, il s’affairait à tout préparer pour l’héberger convenablement. Du coup, il dût se donner un grand coup de pied dans l’cul pour terminer ce qu’il avait commencé deux mois plus tôt — c’est-à-dire l’aménagement de sa nouvelle chambre — et qui était resté en plan pendant tout ce temps. À demain. Dix minutes après la fin de leur conversation, sa voix riante aux accents symphoniques ondoyait encore dans son esprit comme un écho du passé. Relisant cette dernière phrase, il se dit que c’était là un cliché lamentable, mais il laissa la chose telle quelle tant les mots lui manquaient quand il parlait d’elle. À demain. La dernière fois qu’il l’avait entendue prononcer ces deux mots, c’était il y a six ans. Cette fois, c’était vrai : il allait la revoir !
À demain. Au téléphone, par courriel, par Skype ou même par de vraies correspondances sur du vrai papier parsemés de lettres tracées une à une à la main, leur complicité ne s’était jamais démentie ni même édulcorée. Des témoins du hasard auraient dit d’eux qu’ils se connaissaient depuis mille ans. Pourtant, quand il la rencontra un dimanche d’avril 2007, il ne s’écoula même pas un mois avant qu’elle ne reparte pour la France. Six années s’écoulèrent ainsi avant cet ultime coup de téléphone où il l’entendit enfin lui dire « à demain ».
Demain...
Comme son blogue est anonyme (hum...), il opta pour une photo volontairement floue dont il s'amusa à altérer les couleurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire