mercredi 6 mars 2013

Hugo Chavez




Hugo Chavez est mort et je suis triste. Je l’aimais beaucoup celui-là. Il n’était pas parfait, avait ses défauts, a dit et fait des conneries, mais il a eu le courage de tenir tête aux Américains en nationalisant le pétrole de son pays. Avec les profits, il a considérablement aidé à diminuer la pauvreté de son peuple, à implanter des réformes sociales et économiques plus justes, à redonner aux plus pauvres ce que les précédents leaders laissaient filer aux exploiteurs étrangers. 

Les Américains le détestaient et le décrivaient comme un dictateur, alors qu’il a été élu, réélu et réréélu démocratiquement. D’ailleurs ils sont drôles les Américains quand ils parlent de démocratie. Ils s’en servent comme justification pour envahir des pays (ayant des richesses naturelles) dirigés par des dictateurs, mais quand un pays démocratique (ayant aussi des richesses naturelles) ose élire démocratiquement un leader de gauche fort, là, ils feront fi de la démocratie et s’emploieront à le déstabiliser de toutes les manières possibles. 

Chavez dérangeait les Américains. Comme le président Lula du Brésil (Cancer du larynx), comme sa successeure madame Dilma Roussef (Cancer du système lymphatique), comme Fernando Lugo, président du Paraguay (Cancer du système lymphatique), comme Christina Kïrchner, présidente de l’Argentine (cancer de la thyroïde), tous leaders de pays d’Amérique du Sud, tous de gauche, tous sociale-démocrates, tous pour une vision axée sur une plus juste répartition des richesses, tous contre la main mise de leurs richesses naturelles par les étrangers, tous immensément aimés par les plus pauvres et surtout, tous fervents chrétiens (donc, pas des communistes... ça serait drôlement gênant pour les Américains de les assassiner par des coups d’État sous prétexte qu’ils sont des communismes, comme ils le faisaient dans le temps. Allende, ça vous dit quelque chose? Faut donc inventer autre chose. Tiens tiens... et si on leur foutait le cancer?) Il n’y a que Evo Morales, président de la Bolivie qui, par miracle, n’a toujours pas attrapé la terrible maladie. Il est de gauche et catholique et fut un proche de Chavez. Si j’étais lui, j’embaucherais des goûteurs pour tester ma soupe avant d’en bouffer. 

À partir de maintenant, vous allez voir dans les médias de masse (contrôlés par des intérêts privés et, faut-il le rappeler, pas particulièrement de gauche) une subtile manipulation de l’information pour mettre en doute son intégrité. 
Chavez était-il un dictateur? 
Chavez a-t-il vraiment aidé son peuple? 
Chavez contrôlait-il les médias? 
Chavez était-il réellement démocrate? 
Vous allez voir, ils vont en remplir des pages et des pages juste pour discréditer le bonhomme. Les Desmarais de ce monde n’aiment pas les Chavez de ce monde. La droite est une patente planétaire pour maintenir les riches en haut et garder les pauvres en bas. Quand les pauvres parviennent à mettre au pouvoir l’un des leurs, ou simplement un en qui ils ont confiance, la patente planétaire se met en branle pour casser le chef des pauvres. C’est comme ça depuis la nuit des temps. Tout notre système politique et économique est basé sur ce principe. Mais ne vous y trompez pas, entre Chavez et Obama, le plus meurtrier des deux, c’est Obama. Quoi qu’on en dise. En cinq ans de gouvernance Obamienne, le gouvernement américain a fait plus de 3 000 victimes suite à des opérations menées par des drones en Afghanistan, en Irak et au Pakistan. Obama, le prix Nobel de la paix, a donné son accord pour ces opérations. Quant à Chavez, vous aurez beau chercher, il n’a aucune goutte de sang sur ses mains. Son pire crime aux yeux des Américains fut de crisser dehors les Américains exploiteurs des richesses de son pays. Chavez était un caillou dans la grosse botte américaine. Il fallait s’en débarrasser. 

  • Quoi? Tu dis que les Américains ont empoisonné Chavez? 
  • Oui. 
  • T’as des preuves? 
  • Non. 
  • Alors tu es un complotiste!
  • Non, je suis juste lucide. Je ne vois pas en quoi empoisonner Chavez serait plus impossible que d’instaurer un Pinochet au Chili après l’élection démocratique d’un Salvador Allende. 

Chavez était aimé et Chavez était détesté. C’était tout l’un ou tout l’autre. Sauf que justement, cette fracture est on ne peut plus symbolique : les pauvres et les opprimés l’aimaient, les riches et les puissants le détestaient. Pour moi c’est suffisant et je n’ai pas besoin de grande analyse. 

Hugo Chavez est mort. Ça me fait chier. Ça m’attriste. Ça m’enrage. Quand on a en un de notre bord, ils le tuent. Pour les pauvres du Venezuela, c’est un peu comme les noirs américains quand on a assassiné Martin Luther King. Pire! Parce que Chavez lui, il était au pouvoir et le peuple avait un défenseur qui pouvait agir. Luther King n’était qu’une voix qui parlait. Chavez était un bras qui agissait. 

Salut à toi Hugo Chavez. Je t’ai beaucoup aimé. Tu rentres dans l’histoire ce soir. 

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