Pour revenir sur le sujet du vol de masse qui s’est passé ce soir à la succursale, un truc m’a un peu chamboulé après coup. C’est ma réaction. En fait, pas autant ma réaction que l’expression que j’ai gueulé sur le coup, quand je me suis aperçu de ce qui se passait. Ça s’est fait en anglais. J’ai dit «What the fuck??».
Étrange n’est-ce pas?
En principe, et selon toute logique inhérente à ma langue maternelle, j’aurais dû dire quelque chose comme «Qu’est-ce qui se passe?»
Mais j’ai dit spontanément «What the fuck?»
Ça me turlupine grave.
Ça veut dire que sous l’adrénaline, sous le stress, sous la pression, sans penser et de manière totalement instinctive, j’ai évacué une émotion dérangeante en empruntant l’anglais plutôt que le français.
Un Français ne ferait pas ça.
Un Italien ne ferait pas ça.
Un Suédois ne ferait pas ça.
Mais moi, Québécois francophone et indépendantiste, c’est ce que j’ai fait.
Ma langue est polluée par mon quotidien bilingue.
Je suis un fran-glophone.
Je crois qu’il n’y a plus rien d’autre à dire car le silence s'impose.
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