jeudi 15 novembre 2012

De Gaza à Montréal en quelques secondes

Abo Kazem Saab est professeur de littérature anglaise. Il vit et travaille à Gaza. Je ne le connais pas. Hier, j’ai vu sur FB une photo accompagnée d’un texte. C’est lui qui avait pris le cliché et les mots qui accompagnaient la photo étaient de lui. 



Son texte se lisait ainsi : 

Israeli missiles are falling all over Gaza like heavy rain...In every neighborhood and street...Martyrs are falling...the smoke is surrounding me from everywhere and the sounds of huge explosions are vibrating the resistant city...from amongst all that I declare we will never step back Palestine!...these might be my last call and words...Do not let us down the free people

Je ne connais pas Abo Kazem Saab. Je lui ai envoyé un message d’encouragement et de solidarité sur FB. En me levant ce matin, j’ai vu qu’il avait accepté ma demande. 
Nous ne sommes pas plus amis. 
Je ne le connais pas plus qu’hier. 
Mais aujourd’hui, je suis connecté virtuellement avec un type qui vit et qui travaille à Gaza alors que du ciel de sa ville tombent des missiles lancés par l’armée israélienne. 
C’est ce que Abo et des centaines de victimes innocentes comme lui recherchent. Ils se servent des réseaux sociaux pour que le monde sache ce qui se passe là-bas. En ce Nouveau Monde des relations 2.0, le peuple fait de moins en moins confiance aux médias traditionnels pour transmettre la vérité. 
Je deviens une courroie de transmission pour Abo et pour ses concitoyens opprimés. 
Je relaie ainsi sa douleur et sa peur à ceux de mes contacts. 
C’est à peu près tout ce que je peux faire. Mais je me dis que c’est quand même mieux que rien.

Ce matin, la radio de Radio Canada parlait de 7 morts palestiniens. 
Foutaise! C’est bien plus que ça. Mensonges ou paresse journalistique? Où vont-ils chercher leur info? Par quel moyen désuet transmettent-ils l’information? Attendent-ils un décompte officiel des autorités pour nous donner une image plus juste du massacre qui se déroule en ce moment? Je ne doute pas de l’honnêteté et de la rigueur professionnelle des journalistes de Radio-Canada. Je connais personnellement l’un d’eux et je sais que le travail qui s’y fait est consciencieux. On vérifie l’info dix fois plutôt qu’une avant de la transmettre. C’est bien. C’est même très bien. Mais il y a des matins comme ça où tu trouves que cette rigueur est lourde comme un cheval mort. 
Il y a beaucoup plus que 7 morts à Gaza ce matin. Je sais que Radio-Canada est rigoureuse, que ses journalistes sont prudents, qu’ils n’iront pas annoncer n’importe quoi. N’empêche, en seulement deux ou trois clics virtuels, en ratissant sur les pages FB d’abonnés de Gaza, j’en ai recensé au moins 15, dont Walid Abadlah 2 ans, et Ranan Arafat 5 ans. 

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