lundi 22 octobre 2012

Nirvana - Smells Like Teen Spirit


J’aime Nirvana. Leur rage surtout. 
À l’époque, je m’étais identifié très rapidement à leur musique, à leur style, à leurs angoisses, à leur fougue. Kurt Cobain, le chanteur, avait à peu près mon âge. C’était des mecs de ma génération qui gueulaient à peu près ce que nous aurions aimé gueuler, mais à défaut de micros, nous nous contentions d’en discuter entre nous autour des tables arrosées de bière de ces bistrots qui n’existent plus aujourd’hui. Ils le faisaient à notre place. Nous chantions leurs refrains. Ils étaient habillés comme nous. Je veux dire que comme nous, fauchés au début de leur carrière, ils se fringuaient dans les fripes et autres magasins de vêtements de seconde main. On le faisait par manque de fric, mais aussi un peu par romantisme. Ne pas s’habiller comme les autres, ne pas suivre de mode, rejeter les grandes corporations du vêtement... le problème c’est que lorsque Nirvana est devenu populaire, on a donné le nom de grunge comme dénomination au style esthétique de cette musique et de ses courants inhérents, dont l’habillement. 
Autrement dit, nous les non-mode devenions à la mode. Nous étions «grunge» depuis 10 ans sans le savoir. 
La non-mode devenait la mode. 
Comme quoi tout se récupère ici-bas. 

Quand Cobain s’est tiré une balle dans la tête à 26 ans, ça m’avait foutu un cafard pas possible. Je ne sais pas comment expliquer ça. C’était un peu notre porte-parole qui venait de se flinguer. En même temps, ça rejoignait tellement le mal de ma génération. Pendant longtemps, les mecs nés entre 1960 et 1970 furent les champions toutes catégories dans le domaine pas très rigolo du suicide. 
Pourquoi? 
J’sais pas. C’est un élément connexe de l’histoire de ceux de ma fournée générationelle. Est-ce parce que nous sommes la première génération de l’histoire à se voir plus pauvre et moins bien nantie que la précédente? L’avenir bouché, les contingences de toutes sortes, les emplois délocalisés, les restructurations d’entreprises, la fin des emplois à vie, les familles décomposées et recomposées... 
J’sais pas. 
Mais j’aime Nirvana. 
Leur rage surtout. 

1 commentaire:

Mahalina Francine Lefebvre a dit…

OI AUSSI J'AIME NIRVANA!!!!
JE ME TAPE TOUS LEUR COMPIL ET J'ENFILE AVEC DU
NINE INCHS NAIL.
DU BONBON ET ÇA ME CALME.