lundi 6 août 2012

Stagecoach


Stagecoach. Un film de John Ford, 1939 mettant en vedette le jeune (et svelte) John Wayne. Oui je sais, je suis en ce moment dans une passe vieux western. Faut m’excuser. Mais j’adore. 
Le film a pris des rides, c’est sûr. On ne tourne plus de film comme ça depuis au moins 50 ans. N’empêche, Stagecoach est souvent nommé comme faisant partie du top 10 des westerns de tous les temps. 
Avec raison. 
C’est une bonne histoire. Sorte de road movie avant l’invention du mot. Un huis clos mobile mettant en confrontation plusieurs personnages typés. Le rebelle, le banquier, le shérif, le conducteur de diligence un peu con, le docteur alcoolique, le dandy, la pute et la fille de bonne famille. Et puis rajoutez à cela des Apaches qui rôdent dans le coin, et vous avez tous les ingrédients nécessaires pour faire un bon western pré Sergio Leone. 
La scène de l’attaque de la diligence par les Apaches est, pour l’époque, totalement malade. On comprend pourquoi ce film a connu autant de succès et est resté dans l’imaginaire collectif comme un modèle du genre. Giraud (Gir ou encore Moebius) s’est littéralement laissé influencer par les images de ce film lorsqu’il a dessiné les premiers dessins de la bande dessinée Blueberry. Certains plans semblent avoir été littéralement copiés. Normal, Giraud avait 1 an lors de la sortie du film. Sa jeunesse a certainement été baignée par les images de ce long métrage. Comme on dit, ça reste dans l’inconscient. J’avais 1 an lors des premiers westerns de Leone et pour moi, ça reste encore le modèle suprême. 
Dans ce clip, on voit l’introduction du personnage de Ringo joué par John Wayne. Admirez la gestuelle de ce dernier quand il fait tourner son fusil pendant que la caméra fait un audacieux close-up de la taille jusqu’au visage. On est pas loin des gros plans de Leone. Il manque juste un peu de cette folie créatrice qui était la marque de Leone. Ce côté baroque italien que les Américains n’auront jamais parce qu’ils bouffent du McDo et qu’ils dépensent leur fric chez Walmart. Ils ne peuvent pas comprendre, les pauvres. Sont esthétiquement, socialement, culturellement et politiquement trop arriérés. Même en 2012. 
N’empêche, c’est une très belle scène quand même. 
Les Américains étaient cinématographiquement moins cons en 1939 qu’ils ne le sont en 2012. 
La chute du cinéma américain date très précisément de 1979, à la sortie de Rocky II. Dès lors qu’on a fait de ce looser sympathique (le premier Rocky) un gagnant américain et champion du box-office, ç’a été terminé pour le cinéma à budget moyen à succès. Plus, plus gros, plus fort, plus spectaculaire... tels ont été les commandes des grands studios par la suite. Ce qui était encore un art est devenu un business. 
Et puis je vais aller me coucher. 

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