Il Grande Silenzio, Sergio Corbucci, 1968 mettant en vedette Jean-Louis Trintignant et Klaus Kinski. (Là, vraiment, on parle d’un vrai duel d’acteurs)
Autant j’ai dit du mal de Navajo Joe, autant je vais dire du bien de ce film. Même réalisateur, mais cette fois, on frôle la perfection.
Écoutez, à ma grande honte, je n’avais jamais vu ce film. Et sincèrement, je ne comprends pas pourquoi cette oeuvre est un peu passée dans l’oubli. C’est un autre western spaghetti, mais là, on parle de quelque chose qui pousse le genre un peu plus loin. Un western complètement atypique avec une finale qui, ma foi, m’a renversé. Je me suis fait avoir totalement et franchement, j’en redemanderais encore. Wow! Quelque chose comme un trésor caché.
On bouleverse tout ici. Et je vous le répète, une finale coup de poing comme j’ai rarement vu dans les westerns. En tout cas, assurément, les Américains n’auraient jamais pu accepter une finale comme celle-là. (je me mords les lèvres pour ne pas vous dévoiler le punch) C’est pour ça que j’adore les westerns italiens. Ils ont une vision de l’Amérique de cette époque qui échappe aux Américains. Ces derniers ont inventé les films de western pour se doter de héros. Jeune pays à l’histoire récente, ils ont pigé dans le mythe du cowboy pour se créer un passé glorieux. (On a pas fait autrement ici en glorifiant des enfoirés comme Dollard-des-Ormeaux) Tandis que les Italiens eux, ils ont pigé dans le folklore western pour mieux assouvir leur fascination du baroque. Terreaux fertiles pour créer des héros manichéens transposés dans des univers hallucinés où la loi et la morale sont inexistantes. (fuck, c’est moi qui viens d’écrire ça???)
Silenzio est joué par un jeune Jean-Louis Trintignant qui, comme ça, à vue de nez, devait faire craquer toutes les filles de la planète. Plus beau que ça, tu crèves. Même moi qui est un mec hétéro, j’avoue, le Jean-Louis Trintignant de cette époque là, ben merde, j’aurais aimé avoir une gueule comme ça. T’as pas de problème avec les filles quand t’as la gueule de Jean-Louis Trintignant à 25 ans, mettons. Enfin bref, passons.
On l’appelle Silence (Silenzio) parce qu’il est muet. Tout jeune, il a vu son père et sa mère se faire tuer lâchement par des chasseurs de primes. Pour le faire taire, on lui a tranché la gorge et on l’a laissé pour mort. Mais il a survécu sauf que bon, il ne peut plus parler. Cordes vocales fuckées ou ch’sais pas quoi. C’est pas trop expliqué dans le film. Sauf pour la grande cicatrice qu’il a sur la gorge. Devenu adulte, il passe ses temps libres à tuer des chasseurs de primes en mémoire de son papa.
Klaus Kinski, on s’en doute, joue le méchant chasseur de primes. Méchant oui, mais toujours à l’intérieur des lois absurdes de l’état de l’Utah sur les droits des chasseurs de primes.
Ça se passe en hiver et fuck, ça te donne des scènes hallucinantes. Les vêtements surtout. Ces grandes écharpes que les protagonistes portent sous leurs chapeaux de cowboy et qui leur descendent de chaque côté de la tête. Ces espèces de manteaux de fourrure sans forme qui leur donnent des silhouettes de Grizzly sur deux pattes. Et ces chevaux qui marchent péniblement dans la neige folle et qui s’y embourbent.
La musique est d’Ennio Morricone, mais cette fois, il la fait petite. Enfin, elle ne prédomine pas l’action. Elle l’accompagne tout en nuances. Comme une nouvelle phase dans sa carrière. Par moments, elle me rappelle celle qu’il a composée pour le film de science-fiction paranoïaque «The Thing». Enfin, si vous voyez le film un jour, vous comprendrez ce que je veux dire.
Que dire d’autre?
Que je vais me le retaper au moins une fois par année.
À voir et à revoir!!
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