Ma voisine, celle des tomates, aménage avec son nouveau mec. Forcément, ils ont un tas de machins en double dont ils doivent se défaire. Des machins qu’ils déposent à la rue et qui se font tout de suite ramasser par des chasseurs de machins abandonnés dans la rue.
C’est logique.
Je leur ai donné un coup de main pour sortir des machins plus lourds. Genre machins électro ménager, machins de bureau. Ces machins quoi.
Tout petit mon coup de main. Vraiment.
En sortant un de ces machins, j’ai vu ma voisine pleurer.
Y’avait des souvenirs dans ces machins. Des souvenirs de lui, celui qui n’est plus là.
Une séparation, ça fait toujours ça. Celui qui se fait laisser se sent abandonné sur le trottoir. On devient un machin inutile. Ou pire encore : un machin en double. Le nouveau, le moins usagé des deux prend alors tout l’éclat du neuf dans les yeux de celle qu’on aime encore et c’est terrible comme sensation. Tu trônes au milieu de tes nouveaux potes, le vieux futon déglingué, la vieille table IKEA, le vieux sofa de l’oncle Hector. Les gens passent dans la rue et te regardent d’un oeil curieux. Toi, tu ne les vois même pas. Tu digères dans ta tête ta nouvelle condition de machin qui ne sert plus. Certes, t’es encore bon, mais pas pour celle que tu aimes encore. Elle te trouve soudainement vieillot.
Dépassé.
Obsolète.
Voire kitsch.
Un de ces machins quoi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire