Je viens à l’instant de terminer le visionnement du film Albert Nobbs du réalisateur Rodrigo Garcia.
J’écris à chaud, encore bouleversé par l’incomparable performance de Glenn Close. Je suis K.O. les amis. Complètement sonné par ce que je viens de voir. Les genoux en compote, les yeux humides, cette sensation sublime d’être une fois de plus amoureux du cinéma juste par le jeu d’une actrice qui torche, qui torche et qui torche encore pendant près de deux heures! Hors de tout doute, l’un des plus beaux rôles féminins du cinéma que j’ai vu de ma vie.
L’histoire se déroule en 1898. La survivance sociale d’une femme obligée de se travestir en homme pour atteindre un certain niveau de vie. Un homme, ouais, mais en même temps un esclave. Elle est majordome dans un hôtel de luxe. Mais un esclave homme à la fin du XIXe siècle, en Irlande, c’est encore mieux qu’être une esclave femme. Ici, la lutte des sexes se confond avec la lutte des classes. On s’en prend plein la gueule. Mais bon, fuck, trêve d’analyses... Glenn Close!! C’est juste ça qu’il faut retenir.
Comment cette femme...
... peut devenir cet homme :
Oui je sais, la magie du cinéma, le maquillage, l’éclairage, les machins. Mais dans le film, quand elle bouge et quand elle parle, quand elle respire et quand elle pense, Glenn Close est un mec! Je connais toutes les ficelles du cinéma et il m’arrive parfois de décrocher d’une scène parce que je vois le travail du réalisateur derrière la scène qui est supposé me faire rire ou pleurer. Du coup, je débande. Mais dans ce film, et même si je sais que monsieur Albert Nobbs est en fait cette femme lascive qui a donné des cauchemars à Michael Douglas dans le film Fatal Attraction, fuck, fuck, et re-fuck, je vois et j’entends Albert Nobbs, un mec, et pas du tout Glenn Close, une femme. 99% des rôles d’un acteur donne un personnage joué. Donc fictif. 1% seulement de ces rôles accouche d’un personnage vivant. Donc réel. Peter Falk a accouché de Columbo parce que Columbo vivait dans Peter Falk. Même chose pour Chaplin et Charlot. Même chose pour Nicholson et McMurphy dans Vol au-dessus d’un nid de coucou. Ces personnages habitaient déjà ces acteurs avant même que la caméra ne serve de sage-femme. Albert Nobbs est LE film qui a accouché de cette bibitte qui vivait dans l’inconscient de Glenn Close. Son double. C’est tout le contraire des 497 312 derniers films de Gérard Depardieu où Gérard Depardieu ne fait que du Gérard Depardieu avec une salopette, avec des braies gauloises, avec un flingue de police, avec une canne, avec les cheveux longs, avec les cheveux courts....
Bon, d’accord. J’arrête. Mais Albert Nobbs. Vous allez adorer.
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