jeudi 1 mars 2012

Des larmes


A... L... a mon âge. Il a connu une vingtaine de foyers nourriciers avant ses 18 ans. Enfant battu et mal aimé. Il s’est fait arracher de sa famille tout jeune. Mère absente, père alcolo. Il comptait sur le verre de lait qu’on donnait à l’école le matin pour se nourrir. Son premier cadeau de Noël, il l’a reçu à ses 17 ans.  Un radio transistor qu’il a gardé toute sa vie. Ça venait d’un Frère de je ne sais quelle congrégation de son orphelinat et qui croyait en lui. Quelques mois plus tard, il se retrouvait tout seul dans la société. À 18 ans. Je l’ai connu à l’époque où je travaillais au Devoir. Quand ma fille est née, il avait 24 ans. C’est le seul de mes amis qui pleuré en tenant ma fille dans ses bras. Il nous avait dit «Ça me touche parce que je sais que cette enfant-là ne manquera jamais d’amour». Je me souviendrai toute ma vie de ce moment. 

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