Encore des cônes

Après quelques jours d’absence, les cônes orange sont de retour sur ma rue. Interdiction de stationnement sur les deux côtés pendant au moins deux mois. Montréal est une ville assiégée. Pire. Montréal est une ville qui tombe en ruine. Ces tentatives de réparations et d’entretiens in extremis nous donnent l’impression d’un racket finement organisé par une clique de corrompus qui s’en mettent pleins les poches. On pave des routes un jour en utilisant de l’asphalte de mauvaise qualité dont l’espérance de vie n’est que d’à peine trois ans. Trois ans plus tard justement, la même entreprise qui avait salopé le boulot se tape le contrat de repavage du même tronçon de route avec le même type d’asphalte de sous-qualité. Dans trois ans, ça sera encore à refaire et ainsi de suite à tous les trois ans à la grandeur de cette belle province qui ne deviendra jamais un pays. En tout cas, pas avec de l’asphalte de cette qualité. 

Avec la pluie qui tombe en ce 7 janvier, ces cônes orange plantés sur une molle neige brunâtre donnent à ce quartier un aspect plutôt glauque et déprimant. De ma fenêtre dont le paysage donne sur un garage «service auto et pneus», l’effet est encore plus saisissant. Le genre de panorama à te foutre un cafard de fou.