lundi 23 janvier 2012

Du poil de nez et de la présence féminine


Ma voisine est venue à la maison deux ou trois fois aujourd’hui. Elle ne fume pas chez elle alors je l’invite à venir fumer chez moi. L’hiver surtout. L’été, on s’en criss. On est toujours dehors à se faire des 5 à 7 ou des grillades. Et puis ça me fait une présence féminine même si elle a un chum (qui n’habite pas avec elle). Une présence féminine, c’est important dans la vie. Surtout quand t’as du poil un peu long dans le nez. Si ta voisine est vraiment ton amie, comme l’est ma voisine justement, elle pourra te dire sans pudeur et sans méchanceté : «Bon là, il faudrait que tu te coupes le poil de nez mon pote. Ça commence à faire dur». Comme il lui est arrivé de me le dire l’automne dernier. J’ai apprécié. Ça sert à ça une présence féminine. Nous les mecs, on ne regarde pas ça de la même manière le poil de nez. Je veux dire, on commence à s’en préoccuper l’hiver, à cause de la morve et du bordel pas possible que ça fait dans les narines à cause du froid. Notre préoccupation des poils de nez, elle est exclusivement pratique et pas du tout esthétique. 
Ma voisine quand elle vient fumer sa clope ou prendre l’apéro, elle me parle de ses trucs de fille et je trouve ça drôlement intéressant parce que je sais que ça ne durera pas. Sur 40 heures semaine, ouais, ça risquerait de me faire suer un max mais par petites tranches de dix ou trente minutes, ça va. Je peux écouter avec intérêt. Même que je prends maintenant des notes. Des fois que ça peut servir avec d’autres filles. Bien sûr, elle me parle toujours qu’elle a grossi et ça fait maintenant 5 ans qu’elle me raconte la même chose. Si j’avais commencé à prendre mes notes à l’époque tout en suivant scrupuleusement le niveau halluciné de ses supposées périodes d’engraissement, pour sûr, elle serait maintenant rendue une obèse morbide. Mais elle n’est même pas grosse! Pourquoi cette obsession chez les femmes de se trouver toujours trop grosse? Je veux dire, ma voisine par exemple, elle n’est pas grosse. Elle est juste normale. Mais bordel, toujours cette obsession et cette fixation sur son poids!! Et puis merde, si elle prend tout au niveau des seins (comme c’est son cas) où est le problème? Y a pas un mec sur la terre qui va s’en plaindre. Même qu’il va la pousser à reprendre deux fois du dessert.
Parfois, je me dis que ce qui leur manque aux filles, c’est un bon Sherwood PMP cross checké dans le dos, question des remettre les choses dans leurs justes perspectifs. Faudrait qu’elles jouent un peu plus au hockey et faire un peu moins de soupers bitcheries entres amies. Ça les aiderait à se trouver moins grosses même si elles ne le sont même pas. J’sais pas trop ce que ça veut dire, mais bon, je me comprends. 
Elle installait des tablettes dans sa salle de bain aujourd’hui avec sa soeur qui vient de débarquer de la France. Alors elle cognait des clous et vissait des vis. Ça faisait un furieux boucan, mais c’était chouette. Ça mettait de la vie dans mon logement. Je skypais avec mon frangin suisse quand elle est venue m’emprunter un tournevis. (Suisse et tournevis riment. À mettre dans mon calepin des rimes) Pendant que je cherchais l’outil, elle parlait à mon frère. C’était drôle. Scène de science-fiction. J’étais à genoux devant mes armoires  à chercher la chose et elle, elle conversait avec un instrument informatique reposant sur la table et à l’intérieur duquel l’image animée de mon frère interréagissait avec elle. Elle parlait avec mon frère qui n’était pas là, mais qui était là quand même. Je veux dire, pendant ce court moment, il était dans ma cuisine tout en étant là-bas, à Lausanne. Il voyait ma voisine, m’a vu chercher le tournevis, voyait l’ameublement et elle, elle lui parlait comme de si de rien n’était. Pour peu, on aurait mis deux assiettes ici et lui en aurait pour lui là-bas et aurait pu bouffer tous les trois ensemble en se parlant, en se regardant et en échangeant malgré l’océan qui nous sépare. 
Putain d’époque quand on y pense. 

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