Marc-Aurèle Fortin. La puissance de la figuration poussée à son paroxysme. Jamais arbres ne furent plus arbres que dans les toiles de Fortin. Jamais ciels ne furent plus ciels que sous la main de cet incomparable artiste. Transfigurer la réalité pour en faire une réalité encore plus vivante sur la toile que ce que la vie en fait.
Ils ne sont pas nombreux à pouvoir faire ça.
Regardez son arbre. Il ne fait pas que vivre putain de merde, on a l’impression qu’il va se mettre à marcher! Regardez ce ciel! On a l’impression qu’il tient la vedette du film. C’est un personnage dans une pièce de théâtre qui va donner la réplique à l’autre personnage... l’arbre justement.
Les deux nous parlent, s’adressent aux spectateurs que nous sommes. L’un tente de cacher l’autre, mais on ne sait plus lequel est plus important que l’autre. Au début, on ne voit que l’arbre, mais après quelques secondes, ce putain de ciel impossible... nerveux, angoissant, mouvant, envahissant... et cette éclaire en bas à gauche, comme pour signifier que sa composition physique est plus complexe... mais ces branches tombantes et ces «trous» dans le feuillage qui laissent voir le ciel derrière... ça bouge tout ça, ça remue, ça s’agite.... pourtant c’est figé sur une toile.... On sent la pression atmosphérique, la lourdeur, la canicule avant l’orage...
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