samedi 12 mars 2011

Annie Girardot

Annie Girardot est décédée la semaine dernière. Je n’ai pas eu le temps d’en parler. Mais je voulais le faire pour lui rendre un hommage bien mérité. Elle a été très importante pour moi quelque part dans l’adolescence alors que je m’ouvrais à la passion du cinéma.


Au coin de la rue où nous habitions, il y avait un cinéma. Ma mère me payait chaque semaine le prix d’entrée pour les films du weekend dont les programmations étaient pour un auditoire plus jeune et parfois elle payait aussi pour la programmation de soirée en semaine qui était pour grand public.

C’est pendant ces années que j’ai développé mon amour pour le cinéma. Tous les films français des années ’70, l’âge d’or du cinéma à moyen budget, je les ai vus là. En fait, je me moquais de ce que j’allais voir et mon plaisir était tellement grand que juste le fait de me retrouver dans une salle de cinéma comblait mon bonheur. Le film qu’on y projetait ne m’importait peu. J’étais et je suis resté un bon public. J’aime tout pourvu que ça soit fait avec coeur et passion. Je peux passer sans transition d’un film de Jackie Chang à un Bergman avec la même passion.

C’est comme ça.


Annie Girardot.

C’est elle qui m’a donné la première vraie leçon d’acteur. Ça se passait en 1975 et j’avais 12 ans. C’était pendant le visionnement du film Docteur Françoise Gaillant. Pour la première fois de ma vie, et bien que j’avais vu déjà bon nombre de films, je m’étais arrêté sur le jeu d’une actrice. Je veux dire qu’elle m’avait subjugué au point où j’en avais oublié la trame du film. Son interprétation m’avait complètement sonné. Elle y était si forte qu’elle écrasait tout le reste.

Enfin, m’avait-il semblé.

Je n’ai jamais revu le film depuis et peut-être le verrais-je aujourd’hui avec des yeux différents. Peut-être même en serai-je déçu. N’empêche, je garderai toujours un souvenir impérissable de ce moment-là.



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