mardi 23 février 2010

Duel et duellistes.

Le premier film de Ridley Scott, c’est celui-là: http://www.youtube.com/watch?v=Nmejpbzq510&feature=related The Duellists. 1977.

Film culte, film parfait, film de destruction massive. Une première oeuvre qu’on plante dans le métier comme un socle de granite.

Je viens de l’acheter en CD ce soir et je viens de me le retaper pour la 349298 ème fois.

Sans doute l’un des documents visuels les plus fidèles de l’époque napoléonienne. Si d’aventure il vous prenait le goût de vérifier la véracité de cette affirmation, allez sur les sites de groupes de discussion entretenus par les aficionados de Napoléon et du Premier Empire et vous verrez que je n’exagère pas. Il est toujours cité en exemple comme étant une oeuvre fidèle et véridique de l’épopée. Ce film est une véritable plongée visuelle dans l’atmosphère de l’époque. Les uniformes sont d’un réalisme à couper le souffle et la photographie est réalisée de main de maître. Chaque plan, chaque prise, chaque scène sont de véritables tableaux du début du XIXe siècle.

Et puis que dire du jeu incomparable de Harvey Keitel dans le rôle de Gabriel Feraud, ce dingue des duels.

J’en profite ici pour affirmer haut et fort que Keitel est sans doute l’un des acteurs les plus forts de sa génération. Une montagne de talent à lui tout seul qui, hélas, n’a pas eu la même popularité que son pote DeNiro mais qui pourtant, le vaut en talent et le dépasse même souvent dans la régularité de ses choix de personnages. On ne le voit que très rarement dans de mauvais rôles, chose qui arrive de plus en plus souvent à Bob depuis les 10 ou 15 dernières années.

The duellists raconte l’histoire de deux hussards de l’armée de Napoléon qui vont passer plus de 15 ans à se battre en duel. Basés sur une histoire vraie, les duels étaient une plaie qui dévastait les rangs de l’armée française. En quelques clics de souris, voici ce que j’ai trouvé sur le Net concernant cette incroyable histoire (source Wikipédia):


La Grande Armée a bien eu deux officiers qui étaient convenus de se battre en duel chaque fois qu'ils se rencontreraient, dont l'un, Fournier (qui deviendra le général comte François Louis Fournier Sarlovèze) est originaire de Sarlat (d'où l'extension de Sarlovèze à son nom). Le second est le capitaine Dupont, aide de camp du général Moreau. Les deux hommes s'affrontèrent à une vingtaine d'occasions pendant près de vingt ans, au moyen de toutes sortes d'armes. Fournier rédigea même une charte, qui scellait l'accord entre les duellistes de la manière suivante :

« Article 1er. Chaque fois que MM. Dupont et Fournier se trouveront à trente lieues de distance l'un de l'autre, ils franchiront chacun la moitié du chemin pour se rencontrer l'épée à la main ;

Article 2. Si l'un des deux contractants se trouve empêché par son service, celui qui sera libre devra parcourir la distance entière, afin de concilier les devoirs du service et les exigences du présent traité ;

Article 3. Aucune excuse autre que celles résultant des obligations militaires ne sera admise ;

Article 4. Le traité étant fait de bonne foi, il ne pourra être dérogé aux conditions arrêtées du consentement des parties. »

Fournier, que l'on surnommait « le plus mauvais sujet de l'armée », a inspiré le personnage de Gabriel Féraud, incarné par Harvey Keitel. Querelleur et duelliste, Fournier provoqua et tua lors d'un duel en 1794 un jeune Strasbourgeois du nom de Blumm. Le capitaine Dupont fut chargé par le général Moreau d'empêcher Fournier de se rendre au bal qu'il donnait le soir même. Ce fut l'origine du premier duel entre les deux hommes, à l'épée, que Dupont emporta. Cet événement inspire largement la scène de la première rencontre des personnages principaux du film. La suite de l'histoire réelle entre Fournier et Dupont a été romancée pour les besoins de la fiction de Conrad, et à nouveau pour celle de Scott.

Que dire de plus?

Que le dernier duel officiel en France s’est déroulé en 1967 et opposait Gaston Defferre, ministre socialiste et maire de Marseille à René Ribière, député gaulliste au sujet d’une insulte lancée à l’Assemblée lors d’un débat.

La France, quand même, quel pays! Imaginons un instant Jean Charest devant laver son honneur en affrontant Pauline Marois à l’épée à cause d’une altercation verbale au sujet des amitiés illicites entre le parti libéral et la mafia sicilienne. Ça serait quand même plus passionnant à suivre que ces enfantillages des débats en chambre qui ne mènent à rien.


http://passerelle.u-bourgogne.fr/publications/atip_insulte/insultes/gpl/insultes_gpl_d2.htm (À gauche de la page, là où vous trouverez deux caméras stylisées, vous pourrez visionner ce duel historique. C’est quand même quelque chose que je vous offre ici. N’allez plus dire que les blogues ne sont d’aucun intérêt.)

1 commentaire:

Cavalier 94 a dit…

Je suis tombé sur ton blog parce que j'ai tapé "bavette marinée" dans Google!

Ton envoi sur "Les duellistes" est très intéressant. Je verrai le film et j'irai provoquer un collègue de travail qui me fait chier.