J'ai perdu la lettre K de mon clavier. Enfin, disons plutôt qu'elle s'est décollée toute seule, comme une grande. Je crois qu'elle désirait un peu plus d'autonomie. Brave petite lettre.
C'est son droit.
Je peux encore l'utiliser mais elle me pique le doigt quand je touche sa touchante touche manquante. Heureusement que le E ne m'a pas fait le même coup. Écrire sans E, il n'y a que Perec qui savait le faire. À ce sujet, voir la page pastiche de wikipédia qui lui rend un incomparable hommage sans E. http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Pastiches/La_Disparition_(roman)
***
Il est beaucoup question ces jours-ci du peu de joueurs de hockey du Québec dans les équipes canadiennes lors des tournois internationaux. Cela n'est pas nouveau et le problème débute à la base, c'est à dire dès le repêchage des joueurs juniors. La ligue national de hockey étant une organisation dominée par les anglophones, il est tout à fait normal qu'à talent égal un recruteur anglo choisisse un joueur anglo. Si c'était l'inverse, on verrait la même chose.
Quoi qu'on en dise, c'est un geste naturel que de privilégier ses semblables dans une telle situation et en ce sens, les ghettos dans les grandes villes ne fonctionnent pas autrement. Un nouvel arrivant tamoul, grec, haïtien ou chinois aura tendance à s'installer dans un quartier dans lequel sont regroupés des résidents de la même origine. En voyage, on remarque d'avantage les touristes qui proviennent du même pays que le nôtre. Cela n'est pas du racisme, mais un simple réflexe d'appartenance identitaire. C'est con, mais c'est comme ça et avant d'accuser Team Canada de racisme, il faudrait à tout le moins se regarder dans le nombril. Tous les peuples fonctionnent de la même manière. Il n'y a qu'à voir et à entendre les morons de Québec qui jettent leur fiel de sous-merdes sur les montréalais à la moindre occasion pour comprendre que nous n'échappons pas à ce mal. Ce qui se dit souvent dans les radios-poubelles de la Vieille Capitale au sujet des montréalais frise la xénophobie microcosmique. Si ces horreurs étaient dites par des radios de Toronto, on en brûlerait le drapeau canadien sur la place public.
Pour en revenir à l'absence des joueurs du Québec, on voit depuis des siècles la même chose se produire dans tous les sports olympiques quand vient le temps de la formation des équipes.
Scandale?
Racisme?
Injustice?
Rien de tout ça, mais simplement la normalité des choses faisant suite à deux refus consécutifs de se donner un pays. Il est en effet inutile de se plaindre si on a voté Non aux deux référendums. Nous n'avons que ce nous méritons, un point c'est tout. Si nous voulons que les choses changent, et que ce soit dans le sport ou dans toutes les sphères de notre société, on a qu'à cesser d'avoir peur de ce que nous sommes et d'assumer enfin notre véritable identité. Mais à voir ces milliers de moutons qui se lèvent comme des colonisés dès que se fait entendre au Centre Bell l'hymne bâtardisé par nos conquérants, je sais que ce n'est pas demain la veille.
En attendant, et comme bien d'autres, lors des prochains jeux olympiques je vais encourager l'équipe russe à défaut d'avoir une équipe représentant mon pays qui n'existe pas.
***
Et tiens, pour poursuivre dans ce sujet, je me suis toujours senti plus proche de la France que du Canada. Je me sens en effet plus d'affinités avec un parisien qu'avec un torontois. Cela se fait malgré moi, sans effort, comme une certaine normalité de la vie. J'aimerais pouvoir ressentir la même chose avec un canadien des prairies ou de la côte ouest, mais hélas, je me sens avec eux comme un pur étranger vivant dans un coin d'un pays séparé par la langue et la culture. Je suis Canadien par défaut et parce que des gens ayant vécus à une époque lointaine en ont décidé ainsi à coups de fusils et de canons.
La colonisation est un mal profond qui, au début, tue par balles et qui tue deux siècles plus tard par l'indifférence.
C'est son droit.
Je peux encore l'utiliser mais elle me pique le doigt quand je touche sa touchante touche manquante. Heureusement que le E ne m'a pas fait le même coup. Écrire sans E, il n'y a que Perec qui savait le faire. À ce sujet, voir la page pastiche de wikipédia qui lui rend un incomparable hommage sans E. http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Pastiches/La_Disparition_(roman)
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Il est beaucoup question ces jours-ci du peu de joueurs de hockey du Québec dans les équipes canadiennes lors des tournois internationaux. Cela n'est pas nouveau et le problème débute à la base, c'est à dire dès le repêchage des joueurs juniors. La ligue national de hockey étant une organisation dominée par les anglophones, il est tout à fait normal qu'à talent égal un recruteur anglo choisisse un joueur anglo. Si c'était l'inverse, on verrait la même chose.
Quoi qu'on en dise, c'est un geste naturel que de privilégier ses semblables dans une telle situation et en ce sens, les ghettos dans les grandes villes ne fonctionnent pas autrement. Un nouvel arrivant tamoul, grec, haïtien ou chinois aura tendance à s'installer dans un quartier dans lequel sont regroupés des résidents de la même origine. En voyage, on remarque d'avantage les touristes qui proviennent du même pays que le nôtre. Cela n'est pas du racisme, mais un simple réflexe d'appartenance identitaire. C'est con, mais c'est comme ça et avant d'accuser Team Canada de racisme, il faudrait à tout le moins se regarder dans le nombril. Tous les peuples fonctionnent de la même manière. Il n'y a qu'à voir et à entendre les morons de Québec qui jettent leur fiel de sous-merdes sur les montréalais à la moindre occasion pour comprendre que nous n'échappons pas à ce mal. Ce qui se dit souvent dans les radios-poubelles de la Vieille Capitale au sujet des montréalais frise la xénophobie microcosmique. Si ces horreurs étaient dites par des radios de Toronto, on en brûlerait le drapeau canadien sur la place public.
Pour en revenir à l'absence des joueurs du Québec, on voit depuis des siècles la même chose se produire dans tous les sports olympiques quand vient le temps de la formation des équipes.
Scandale?
Racisme?
Injustice?
Rien de tout ça, mais simplement la normalité des choses faisant suite à deux refus consécutifs de se donner un pays. Il est en effet inutile de se plaindre si on a voté Non aux deux référendums. Nous n'avons que ce nous méritons, un point c'est tout. Si nous voulons que les choses changent, et que ce soit dans le sport ou dans toutes les sphères de notre société, on a qu'à cesser d'avoir peur de ce que nous sommes et d'assumer enfin notre véritable identité. Mais à voir ces milliers de moutons qui se lèvent comme des colonisés dès que se fait entendre au Centre Bell l'hymne bâtardisé par nos conquérants, je sais que ce n'est pas demain la veille.
En attendant, et comme bien d'autres, lors des prochains jeux olympiques je vais encourager l'équipe russe à défaut d'avoir une équipe représentant mon pays qui n'existe pas.
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Et tiens, pour poursuivre dans ce sujet, je me suis toujours senti plus proche de la France que du Canada. Je me sens en effet plus d'affinités avec un parisien qu'avec un torontois. Cela se fait malgré moi, sans effort, comme une certaine normalité de la vie. J'aimerais pouvoir ressentir la même chose avec un canadien des prairies ou de la côte ouest, mais hélas, je me sens avec eux comme un pur étranger vivant dans un coin d'un pays séparé par la langue et la culture. Je suis Canadien par défaut et parce que des gens ayant vécus à une époque lointaine en ont décidé ainsi à coups de fusils et de canons.
La colonisation est un mal profond qui, au début, tue par balles et qui tue deux siècles plus tard par l'indifférence.
1 commentaire:
Viens à Bordeaux, il y a du vin et une équipe de hockey qui évolue en Division 1 française avec 2 québécois ;).
NDT : Je préfèrerais vivre à Montréal qu'à Paris ...
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