samedi 26 décembre 2009

Message du pape de Hochelaga-Maisonneuve.

Je ne déteste pas cette période agonisante de l'année où nous avons les deux pieds entre les deux plus folles journées du monde occidental. Être entre Noël et je Jour de l'an, c'est un peu comme être dans l'œil du cyclone. Ce calme relatif entre deux tempêtes de consommation abusive, ça replace un peu les esprits. De toute manière, ce n'est pas moi qui aura contribué à redresser l'économie puisque je n'ai pas dépensé un clou pour les Fêtes. Ou si peu. Une bouteilles de bulles et quelques babioles pour marquer le tout. Et pour dire vrai, depuis les dernières années, j'ai toujours l'impression d'être dans l'œil du cyclone de la société.
Je n'ai pas de télé, ce qui donne un effet de liberté fantastique. Après un an ou deux, tu deviens complètement décalé de ta propre société. Toutes ces séries qui passent sur le petit écran et qui constituent bien souvent la base de la plupart des conversation de mes contemporains, je n'y connais rien. Aveux, La Grande Ours, Les hauts et les bas de Sophie Paquin, l'Auberge du chien noir, 24 heures chrono, Lost, Sex in the City, et puis le reste, je n'en ai jamais regardé une seule. Et ça ne date pas d'hier car je suis même le seul être humain de la planète à n'avoir jamais vu une émission de Seignfield ou des X Files. Cela me place face aux autres dans une marginalité qui me plaît bien. Cela m'évite aussi de subir toute la panoplie d'humoristes idiots comme les Matte et compagnie. Ce qui est une bénédiction des dieux.
J'achète toujours mes vêtements de seconde main. Les fripes, c'est le plus beau coup de pied au cul à donner à l'industrie de la guenille. On y trouve des trucs fantastiques pour trois fois rien. Mon long manteau d'hiver en cashmere, c'est là que je me le suis dégoté. Même chose pour mes blousons de cuir. Tout comme mes pulls et mes chemises. Une fois achetés, tu fous tout ça dans la laveuse et c'est tout. C'est comme neuf. Faites comme moi et je vous assure que tous les sweat shops du monde vont fermer. Et puis non, à bien y penser ne faites pas comme moi parce que ça prend des gens comme vous pour me donner du choix dans ce genre de boutique. J'aime bien quand vous vous débarasser de vos jolis pulls Gap tout neufs.

Bref, je disais que j'adore ce temps de l'année où tout le monde semble un peu sur le frein. La vie serait tellement mieux si elle était toujours ainsi. T'achètes ce que tu as vraiment besoin et tu te passes du reste. Du coup, t'as beaucoup plus de fric dans tes poches et tu pollues moins. Tu fais crasher toutes les compagnies de crédit et tu envoies un sérieux message aux bonzes de la finance.
Même chose pour l'essence. Au lieu de faire le plein, ne remplissez qu'à moitié votre réservoire. On dit que si tout le monde faisait ça en Amérique du Nord, les pétrolières seraient prises avec un manque d'espace pour stocker le surplus. Du coup, elles seraient dans l'obligation de délester à bas prix.
Pas con quand on y pense.
En fait, le seul moyen de s'en sortir économiquement, c'est justement de se sortir de l'esclavage de la consommation. N'achetez que si vous en avez vraiment besoin.

Tel le Pape à Noël mais avec une gueule tout de même un peu moins méchante, c'était mon message du temps des fêtes lancé du haut de mon balcon même pas déneigé. Consommez moins mes enfants! Vous allez voir qu'il vous en restera plus à la fin du mois.
Maintenant allez en paix et ne recommencez plus sinon je vous glisse un monologue de Martin Matte. (Parce que je peux être cruel des fois.)

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