Dans un coin on dirait un Chagall. Les formes, les couleurs vives. Ce bleu pétant surtout. Mais ce n'en est pas un. Je veux dire, ce n'est pas un Chagall. On m'aura compris.
Là, sur le mur du salon et juste au-dessus du sofa en cuir noir, une composition impressionnante. Picasso dans sa période africaine. Les Demoiselles d'Avignon pour dire toute la vérité. Mais quelle vérité justement?
Et ce Vassily Kadinsky dans la cuisine qui n'est pas de Kadinsky, on aimerait bien quand même toucher la main qui touchait le pinceau.
Près de la fenêtre, le portrait de cette femme qui d'un geste licencieux ramène à certaines œuvres de Klimt.
Suis-je dans un musée?
Suis-je quelque part au début du siècle dernier?
Je suis en fait chez... (trouvons un nom... disons Mâdâme Claire)
Mâdâme Claire caresse parfois le canevas. Pas assez selon moi.
Mâdâme Claire dit qu'elle ne sait pas dessiner. Mais mâdâme Claire ne dit pas assez qu'elle sait peindre.
Mâdâme Claire dit qu'elle écrit mieux qu'elle peint.
Mâdâme Claire écrit très bien.
Mais Mâdâme Claire n'écrit pas assez.
Ou alors des trucs chiants pour son boulot et qui ne seront jamais publiés.
Ou alors pour le boulot justement.
Bref, des trucs chiants et j'affirme que c'est du gaspillage de talent.
Mâdâme Claire fait du très bon pesto qu'elle rate une fois sur deux parce qu'elle fait trois milles choses en même temps.
Mais même raté, le pesto de Mâdâme Claire est bon parce qu'il est fait de ses petites mains à elle, les mêmes qui caressent parfois - mais pas assez - les canevas.
Mâdâme Claire brûle ses chaudrons parce qu'elle oublie toujours de les retirer du feu.
Mâdâme Claire renverse souvent le café de sa tasse.
Le matin, Mâdâme Claire aime que les toasts soient prêtes en même temps que les œufs.
Dans le jardin arrière de la maison de Mâdâme Claire, il y a un pommier.
Et dans le pommier, des pommes qui tombent partout sur son jardin pour rendre hommage à Newton.
Mâdâme Claire aime bien ramasser les pommes et les balancer dans une chaudière de plastique.
Quand l'automne arrive, Mâdâme Claire parle de la Provence où elle aimerait bien s'acheter une maison.
Mâdâme Claire aime Paul Auster.
Mâdâme Claire aime aussi U2.
Et puis Nougaro.
Et puis Ferré.
Mâdâme Claire aime aussi lire son journal le matin et ne comprend pas pourquoi une partie importante de la Une est toujours consacrée au hockey.
J'ai essayé de lui expliquer mais sans succès.
Mâdâme Claire attend après moi pour aller voir l'expo du world press photos.
Dans un musée, Mâdâme Claire ressemble à ces femmes dans les films de Woody Allen.
Mâdâme Claire n'aime pas se mouiller la tête quand elle nage dans un lac.
Mâdâme Claire oublie souvent son trousseau de clés dans la serrure de porte de sa maison.
Mâdâme Claire connaissait le documentaire Les glaneurs et la glaneuse d'Agnès Varda.
J'aime bien me promener dans la rue avec une fille qui connaît des œuvres cinématographiques obscures.
Mâdâme Claire possède la même édition des Fragments d'un discours amoureux de Roland Barthes et que nous brandissait Luchini à son spectacle.
Quand elle était ado, Mâdâme Claire a déjà volé un bouquin de Flaubert à la bibliothèque pendant qu'à la même période, je volais des Playboy au dépanneur du coin.
Là, sur le mur du salon et juste au-dessus du sofa en cuir noir, une composition impressionnante. Picasso dans sa période africaine. Les Demoiselles d'Avignon pour dire toute la vérité. Mais quelle vérité justement?
Et ce Vassily Kadinsky dans la cuisine qui n'est pas de Kadinsky, on aimerait bien quand même toucher la main qui touchait le pinceau.
Près de la fenêtre, le portrait de cette femme qui d'un geste licencieux ramène à certaines œuvres de Klimt.
Suis-je dans un musée?
Suis-je quelque part au début du siècle dernier?
Je suis en fait chez... (trouvons un nom... disons Mâdâme Claire)
Mâdâme Claire caresse parfois le canevas. Pas assez selon moi.
Mâdâme Claire dit qu'elle ne sait pas dessiner. Mais mâdâme Claire ne dit pas assez qu'elle sait peindre.
Mâdâme Claire dit qu'elle écrit mieux qu'elle peint.
Mâdâme Claire écrit très bien.
Mais Mâdâme Claire n'écrit pas assez.
Ou alors des trucs chiants pour son boulot et qui ne seront jamais publiés.
Ou alors pour le boulot justement.
Bref, des trucs chiants et j'affirme que c'est du gaspillage de talent.
Mâdâme Claire fait du très bon pesto qu'elle rate une fois sur deux parce qu'elle fait trois milles choses en même temps.
Mais même raté, le pesto de Mâdâme Claire est bon parce qu'il est fait de ses petites mains à elle, les mêmes qui caressent parfois - mais pas assez - les canevas.
Mâdâme Claire brûle ses chaudrons parce qu'elle oublie toujours de les retirer du feu.
Mâdâme Claire renverse souvent le café de sa tasse.
Le matin, Mâdâme Claire aime que les toasts soient prêtes en même temps que les œufs.
Dans le jardin arrière de la maison de Mâdâme Claire, il y a un pommier.
Et dans le pommier, des pommes qui tombent partout sur son jardin pour rendre hommage à Newton.
Mâdâme Claire aime bien ramasser les pommes et les balancer dans une chaudière de plastique.
Quand l'automne arrive, Mâdâme Claire parle de la Provence où elle aimerait bien s'acheter une maison.
Mâdâme Claire aime Paul Auster.
Mâdâme Claire aime aussi U2.
Et puis Nougaro.
Et puis Ferré.
Mâdâme Claire aime aussi lire son journal le matin et ne comprend pas pourquoi une partie importante de la Une est toujours consacrée au hockey.
J'ai essayé de lui expliquer mais sans succès.
Mâdâme Claire attend après moi pour aller voir l'expo du world press photos.
Dans un musée, Mâdâme Claire ressemble à ces femmes dans les films de Woody Allen.
Mâdâme Claire n'aime pas se mouiller la tête quand elle nage dans un lac.
Mâdâme Claire oublie souvent son trousseau de clés dans la serrure de porte de sa maison.
Mâdâme Claire connaissait le documentaire Les glaneurs et la glaneuse d'Agnès Varda.
J'aime bien me promener dans la rue avec une fille qui connaît des œuvres cinématographiques obscures.
Mâdâme Claire possède la même édition des Fragments d'un discours amoureux de Roland Barthes et que nous brandissait Luchini à son spectacle.
Quand elle était ado, Mâdâme Claire a déjà volé un bouquin de Flaubert à la bibliothèque pendant qu'à la même période, je volais des Playboy au dépanneur du coin.
C'est quand même curieux la vie des fois.
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