dimanche 26 juillet 2009

Dimanche matin, pluie.

Suis dans ce Café avant de me rendre au boulot. Il est tôt dimanche matin. Dehors, c'est le déluge et ça semble parti pour la journée. Nous sommes quatre clients, quatre mecs, silencieux les quatre. Une fille est derrière le comptoir. Ce n'est pas celle que je m'attendais à trouver et ça rend ce matin pluvieux encore plus gris. Je voulais l'autre, celle avec les yeux magnifiques. Il y a longtemps que je ne l'ai pas vu.
Je crains le pire.
C'est dimanche et ni La Presse ni Le Devoir ne paraissent. Les types lisent donc le Journal de Montréal. Peut-être le liraient-ils quand même. Je ne sais pas, je dis ça comme ça. Parce que c'est un matin gris, un putain de dimanche pluvieux.

À la radio, un jazz très mal chié. C'est une reprise d'une chanson de Ray Charles que le saxophoniste s'emploie à démolir sans restriction. Je ne suis pas saxophoniste mais si je l'étais, la moindre des choses que je ferais serait de ne pas massacrer des standards.
Surtout un dimanche matin gris, pluvieux, triste et sans serveuse aux jolis yeux.

J'ai commandé un autre café mais la serveuse, celle qui n'a pas de beaux yeux ni rien, m'a oublié je crois. Elle n'est pas très souriante et ne me connaît pas trop. Ce n'est pas une nouvelle, mais une ancienne serveuse du temps où je n'étais pas un habitué. J'ai cru comprendre qu'elle est revenue pour boucher des trous dans son budget. Du coup, elle ne me connaît pas et croit que je suis un client comme les autres.
Chiant.
Surtout un dimanche matin gris, pluvieux, triste et sans serveuse aux jolis yeux.

Un type vient d'entrer. Un grand black qui commande un café au comptoir pour emporter. Il y verse un peu de sucre, brasse le tout avec un bâtonnet, replace le couvercle et sort avec son café à la main après avoir payé. Ça s'est fait en moins de 30 secondes.
Il était là, il n'est plus là.
Je vais faire comme lui.
Putain de pluie
Putain de matin sans serveuse aux jolis yeux.

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