samedi 6 juin 2009

Truite, truite, truite...

Dans la Réserve Mastigouche, il y a plusieurs centaines de lacs. Tous ne sont pas accessibles pour la pêche, mais disons qu'il y en a assez pour contenter à peu près tout le monde. Moi en tout cas, je n'ai jamais été déçu, même les journées où le poisson se faisait rare, discret, chiant voire carrément absent. Tu peux réserver ton lac par téléphone ou par internouille. Tu peux même faire comme moi, c'est à dire ne pas te casser la tête et arriver le matin et en choisir un dans le lot de ceux qui n'ont pas été retenus.
Pour une cinquantaine de dollars si t'es tout seul, (moins si t'es deux et encore moins si t'es trois... possibilité de trois par embarcation), on te loue un lac pour toi, juste toi, rien que toi pour toute la journée.
- Un lac pour toi tout seul?
- Si ! Si!
Le Québec est quand même un endroit merveilleux quand on y pense.

Mardi dernier, j'avais un lac que je ne nommerai pas pour ne pas que des gens comme vous se décident d'aller y pêcher parce que bon, quand on trouve un bon endroit de pêche, on se ferme la gueule et on fait comme si rien ne s'était passé.
Lac à truites.
J'arrive sur le lac, lance ma ligne à l'eau... bang! Une truite. Je relance... bang! Une autre. Je relance une troisième fois... re-bang! Une troisième en trois tentatives!!
Contrairement aux pourvoirie privées (généralement 10 prises par personne), les Réserves Fauniques imposent un quotas moins élevé (7 par personne) C'est pour aider à la reproduction des lacs et c'est une très bonne idée.
J'en avais déjà trois en moins de dix minutes et tout laissait croire que j'allais atteindre le quota en moins d'une heure. Pour corser un peu la chose et faire durer le plaisir, je me suis mis alors à varier mes leurres et j'ai pêché avec toutes sortes de machins et de bidules un peu fantaisistes, avec des appâts en plastique et un peu cheasy que t'as juste à regarder que tu sais que tu t'ai fais fourrer en les achetant. Mais même avec ces merdes, ça mordait. Même que c'était pire et leur attaque était par moments plus furieuse qu'avec les leurres conventionnelles.
Heureux problème. Mais problème quand même. J'avais payé pour la journée et je me voyais arriver à la fin de mes prise alors que j'avais à peine fumer une clope. J'avais des sandwichs pour tout un régiment, j'avais un des fruits, des chips, de l'eau en masse pour durer jusqu'au coucher du soleil. Mais bordel, ça mordait tellement...

Je me suis mis à faire de la remise à l'eau mais ça fait souvent mal au cœur. Pour les brochets, d'accord pas de problème. Je remets à l'eau à profusion. Mais pour la truite!!! C'est comme te faire présenter une Miss Canada ou de je ne sais pas où et décider par toi-même de lui fermer la porte de ta maison en lui disant : désolé, j'en veux une plus belle. Arrive ensuite Miss Brésil et même truc: Désolé, j'en veux une plus belle. Même chose pour Miss Italie, Miss Espagne et même Miss Andalousie.
Ça devient du masochisme.
Alors à la fin, j'ai décidé de dépasser mon quota et d'en planquer un peu dans ma voiture sachant que les types à la barrière ne vérifient jamais. Pour me donner bonne conscience, je me suis dit que ça compensait pour toutes les fois où je suis revenu bredouille de mes pêche.
À la fin de la journée, j'ai donc planqué Miss France, Miss Angleterre, Miss Nouvelle-Zélande et quelques autres dans un sac plastique blanc avec un ice pak pour les garder au froid et j'ai passé la barrière en ne déclarant que sept prises.
C'est la première fois que je fais ça et je le jure, je ne le ferai jamais plus.

Aucun commentaire: