Dans cette catégorie des clientes célibataires de plus de 50 ans, je disais dans le texte précédent qu'il était parfois délicat de se montrer trop gentil, voire trop familier avec elles parce qu'on ne sait jamais comment elles réagiront. Enfin, je ne l'ai peut-être pas dit comme ça mais bon, c'est ce que je voulais dire. Pour neuf réservées et sympathiques dames qui savent se tenir, il y en a toujours une qui prend la politesse au premier degré et qui s'en sert ensuite pour s'imaginer je ne sais quoi qui viendrait régler comme par miracle le vide passager de leur quotidien. J'en connais une comme ça qui ne donne pas sa place et qui s'est mise dans la tête que j'étais une cible potentielle.
L'enfer!
Quand je la vois arriver dans le magasin, j'ai toujours envie de me pousser en courant. Aller me cacher dans le backstore et attendre qu'elle en finisse avec ses achats avant de ressortir. C'est qu'à chaque fois, elle me fait le coup. Elle veut que je lui joue le rôle du conseiller en vin particulier. Le problème c'est qu'elle ne paie jamais plus de 12 ou 13 dollars pour sa bouteille et qu'à ce prix là, forcément, on a vite fait le tour des vins potables. Et après trois ans, je ne sais plus trop quoi lui conseiller.
Mais si ce n'était que ça!
Non! Elle profite de mon obligation à la servir pour prolonger l'exercice, pour étirer la sauce, pour me lancer des remarques à peines voilées sur ses intentions.
Au début, je dois l'avouer, c'était drôle et même un peu flatteur. Ce n'est jamais désagréable de se faire draguer. Mais là, comment dirais-je? C'est devenu un peu lourd parce qu'elle ne lâche pas le morceau, qu'elle insiste et qu'elle s'obstine. Elle est directe et ne connaît qu'un seul chemin pour arriver à ses fins : Sans subtilité.
Un soir qu'elle avait été bouffer au resto avec une amie, elle était revenue un peu éméchée au magasin juste avant la fermeture pour me présenter à cette dernière en lui disant quelque chose comme : "C'est lui le gars que je te parlais." Elles rigolaient et se lançaient pleins de sous-entendus pas très subtiles à mon endroit. C'est là que j'ai compris que cette cliente était un peu trop familière avec moi.
Un autre exemple?
Quand je lui parle d'un vin, je vois bien qu'elle n'écoute pas, qu'elle se fout complètement de savoir si c'est un gros shiraz australien très boisé ou un chilien plus subtile. Ce qu'elle recherche, ce qu'elle veut, ce qu'elle réussit toujours à faire c'est de m'attirer dans un recoin de la succursale pour être plus à l'aise pour me lancer ses signaux. Elle se plante à côté de moi, fait semblant de regarder la bouteille sur la tablette et là, mine de rien, elle me frôle avec sa grosse poitrine de quinquagénaire esseulée.
Elle me fait penser à ces gros vicieux qui profitent de l'entassement des transports en commun à l'heure de pointe pour se frotter la bite contre le premier cul de femme qui passe par-là. C'est déjà arrivé à l'une de mes ex et elle en était restée complètement abasourdie avant de se retourner et de lui balancer une gifle qui lui a fait une trace de main sur la joue. Parait-il que le type n'avait même pas bronché, s'était contenté de reculer de quelques pas et de sortir par la porte arrière dès l'arrêt suivant. Cette cliente me fait penser à ces déviants mais au lieu de le faire dans un autobus, elle le fait entre les allées des vins australiens et chiliens à 12$. C'est ça qui l'excite.
Un jour, quand j'étais petit et m'en allant à la petite école, un gros berger allemand errant est venu me renifler le cul avant de mettre ses deux grandes pattes sur mes épaules. Il s'est mis à me zigner pendant tout le trajet sans que je ne parvienne à m'en défaire.
L'horreur!
J'étais en première année et forcément, je n'étais pas grand. Le chien lui, sur ses deux pattes d'en arrière l'était plus que moi. Et il se sentait tellement en confiance qu'il se payait même le luxe d'accoter sa putain de tête sur mon épaule, pareil comme si nous avions une belle complicité lui et moi et qu'il aurait voulu me susurrer je ne sais quels mots doux à l'oreille. Je pleurais comme un veau mais le pire, c'est que les passants, tous adultes, me regardaient en riant.
Pauvre moi! Pauvre petit popo que j'étais! Sans défense et tout petit!
Je suis arrivé à l'école en retard, forcément, et toutes les portes étaient fermées. Je cognais de toutes mes forces sur la grande porte d'entrée mais personne ne m'entendait. Pendant tout ce temps, relaxe, pépère, bien appuyé sur mes épaules, le molosse continuait à me zigner et à prendre son pied sans se soucier de ma panique. J'ai donc refait le chemin inverse pour retourner à la maison avec ce putain de chien sur mes épaules et qui ne me lâchait pas. C'est ma mère qui était venue à mon secours après que l'école l'eut informée de mon retard. Elle avait fait le trajet de l'école et m'avait retrouvé sur son chemin, épuisé et en larmes de porter ce foutu chien vicieux sur mon dos. Elle l'avait chassé d'un bon coup de pied et curieusement, je ne me souviens pas de la suite des choses. Était-je retourné à l'école ou avais-je passé le reste de l'après-midi à la maison? Je ne m'en souviens plus.
Toujours est-il que cette cliente me rappelle ce gros berger allemand quand elle m'attire dans l'allée des vins australiens et chiliens à 12$. Et comme ma mère n'est jamais là pour me défendre, je dois le faire tout seul et ce n'est pas toujours facile.
Généralement, quand elle me plaque un sein sur mon bras en faisant semblant que c'est accidentel, je fais un pas de côté et je creuse un espace vide entre elle et moi. Mais neuf fois sur dix, elle comble cet espace et revient à la charge avec une subtilité comparable à celle d'un Panzerkampfwagen utilisé par l'armée allemande lors de la guerre d'Espagne et au début de la seconde guerre mondiale. D'ailleurs quand elle entre dans la succursale d'un pas rapide et assurée, j'ai toujours l'impression de voir débarquer sur le plancher des ventes la 7e Panzerdivision d'Erwin Rommel.
C'est impressionnant.
L'enfer!
Quand je la vois arriver dans le magasin, j'ai toujours envie de me pousser en courant. Aller me cacher dans le backstore et attendre qu'elle en finisse avec ses achats avant de ressortir. C'est qu'à chaque fois, elle me fait le coup. Elle veut que je lui joue le rôle du conseiller en vin particulier. Le problème c'est qu'elle ne paie jamais plus de 12 ou 13 dollars pour sa bouteille et qu'à ce prix là, forcément, on a vite fait le tour des vins potables. Et après trois ans, je ne sais plus trop quoi lui conseiller.
Mais si ce n'était que ça!
Non! Elle profite de mon obligation à la servir pour prolonger l'exercice, pour étirer la sauce, pour me lancer des remarques à peines voilées sur ses intentions.
Au début, je dois l'avouer, c'était drôle et même un peu flatteur. Ce n'est jamais désagréable de se faire draguer. Mais là, comment dirais-je? C'est devenu un peu lourd parce qu'elle ne lâche pas le morceau, qu'elle insiste et qu'elle s'obstine. Elle est directe et ne connaît qu'un seul chemin pour arriver à ses fins : Sans subtilité.
Un soir qu'elle avait été bouffer au resto avec une amie, elle était revenue un peu éméchée au magasin juste avant la fermeture pour me présenter à cette dernière en lui disant quelque chose comme : "C'est lui le gars que je te parlais." Elles rigolaient et se lançaient pleins de sous-entendus pas très subtiles à mon endroit. C'est là que j'ai compris que cette cliente était un peu trop familière avec moi.
Un autre exemple?
Quand je lui parle d'un vin, je vois bien qu'elle n'écoute pas, qu'elle se fout complètement de savoir si c'est un gros shiraz australien très boisé ou un chilien plus subtile. Ce qu'elle recherche, ce qu'elle veut, ce qu'elle réussit toujours à faire c'est de m'attirer dans un recoin de la succursale pour être plus à l'aise pour me lancer ses signaux. Elle se plante à côté de moi, fait semblant de regarder la bouteille sur la tablette et là, mine de rien, elle me frôle avec sa grosse poitrine de quinquagénaire esseulée.
Elle me fait penser à ces gros vicieux qui profitent de l'entassement des transports en commun à l'heure de pointe pour se frotter la bite contre le premier cul de femme qui passe par-là. C'est déjà arrivé à l'une de mes ex et elle en était restée complètement abasourdie avant de se retourner et de lui balancer une gifle qui lui a fait une trace de main sur la joue. Parait-il que le type n'avait même pas bronché, s'était contenté de reculer de quelques pas et de sortir par la porte arrière dès l'arrêt suivant. Cette cliente me fait penser à ces déviants mais au lieu de le faire dans un autobus, elle le fait entre les allées des vins australiens et chiliens à 12$. C'est ça qui l'excite.
Un jour, quand j'étais petit et m'en allant à la petite école, un gros berger allemand errant est venu me renifler le cul avant de mettre ses deux grandes pattes sur mes épaules. Il s'est mis à me zigner pendant tout le trajet sans que je ne parvienne à m'en défaire.
L'horreur!
J'étais en première année et forcément, je n'étais pas grand. Le chien lui, sur ses deux pattes d'en arrière l'était plus que moi. Et il se sentait tellement en confiance qu'il se payait même le luxe d'accoter sa putain de tête sur mon épaule, pareil comme si nous avions une belle complicité lui et moi et qu'il aurait voulu me susurrer je ne sais quels mots doux à l'oreille. Je pleurais comme un veau mais le pire, c'est que les passants, tous adultes, me regardaient en riant.
Pauvre moi! Pauvre petit popo que j'étais! Sans défense et tout petit!
Je suis arrivé à l'école en retard, forcément, et toutes les portes étaient fermées. Je cognais de toutes mes forces sur la grande porte d'entrée mais personne ne m'entendait. Pendant tout ce temps, relaxe, pépère, bien appuyé sur mes épaules, le molosse continuait à me zigner et à prendre son pied sans se soucier de ma panique. J'ai donc refait le chemin inverse pour retourner à la maison avec ce putain de chien sur mes épaules et qui ne me lâchait pas. C'est ma mère qui était venue à mon secours après que l'école l'eut informée de mon retard. Elle avait fait le trajet de l'école et m'avait retrouvé sur son chemin, épuisé et en larmes de porter ce foutu chien vicieux sur mon dos. Elle l'avait chassé d'un bon coup de pied et curieusement, je ne me souviens pas de la suite des choses. Était-je retourné à l'école ou avais-je passé le reste de l'après-midi à la maison? Je ne m'en souviens plus.
Toujours est-il que cette cliente me rappelle ce gros berger allemand quand elle m'attire dans l'allée des vins australiens et chiliens à 12$. Et comme ma mère n'est jamais là pour me défendre, je dois le faire tout seul et ce n'est pas toujours facile.
Généralement, quand elle me plaque un sein sur mon bras en faisant semblant que c'est accidentel, je fais un pas de côté et je creuse un espace vide entre elle et moi. Mais neuf fois sur dix, elle comble cet espace et revient à la charge avec une subtilité comparable à celle d'un Panzerkampfwagen utilisé par l'armée allemande lors de la guerre d'Espagne et au début de la seconde guerre mondiale. D'ailleurs quand elle entre dans la succursale d'un pas rapide et assurée, j'ai toujours l'impression de voir débarquer sur le plancher des ventes la 7e Panzerdivision d'Erwin Rommel.
C'est impressionnant.
1 commentaire:
J'aime beaucoup. Et je dis, tu as de la chance de croiser de telles personnes. Il faut aller plus loin pour les découvrir. Il se peut que je me trompe. L'histoire du chien est excellente. J'ai toujours eu peur des chiens depuis qu'un gros chien loup s'est jeté sur moi pour prendre ma crême glacée. J'avais une dizaine d'année.
Merci pour ce partage.
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