C'était la semaine dernière. Lundi ou mardi, je ne me souviens plus. Je roulais en direction du centre-ville, peinard. Un peu seul peut-être mais malgré tout assez heureux. Ou disons normal.
Ouais c'est ça, normal.
Ni pétant de joie ni pétant de déprime.
Normal quoi. (Et je ne le répèterai plus.)
Je ne sais plus pour quelle raison je roulais. Peut-être était-ce le jour où je suis passé à la Boîte Noire acheter quelques films. Peut-être était-ce cette autre journée où je me suis acheté deux bouquins chez Renaud-Bray. Ou peut-être n'était-ce même pas l'une de ces fois là. De toute manière, ça n'a aucune espèce d'importance.
Ce qui est important c'est que j'ai croisé un type sur la route qui marchait sur le trottoir. Il traînait derrière lui un cabas d'épicerie à roulettes comme en possèdent parfois certains clochards plus attachés à leurs chiffons que les autres.
D'ailleurs, c'était manifestement un clochard.
Un traîne-misère comme il en existe des milliers. Il se déplaçait contre le vent et contre à peu près tout ce que l'on peut imaginer.
Contre toute attente.
Contre temps.
Contre nature.
Son panier à roulettes contenait un entassement de sacs de plastiques blancs ou verts qui devaient eux-même receler je ne sais quels trésors de désoeuvrés.
Son patrimoine de miséreux.
Son pécule de gueux.
Tout ce qui lui restait de la vie s'enveloppait dans ces sacs de plastique blancs ou verts.
Des poubelles recyclées dans des sacs poubelle recyclés.
Il ne souriait pas, il marchait seulement, agrippé à son panier alourdie par tout ce vide effrayant.
Une épave tirant une ruine.
Ses vêtements n'étaient pas encore des haillons, mais son regard était en lambeaux.
Le dos courbé par un épuisement bouleversant, ses épaules semblaient supporter l'abîme tandis que sa tête penchait vers le néant.
Il faisait soleil pourtant.
Il s'est arrêté devant une boîte à ordures comme d'autres s'arrêtent devant un stand de pâtisseries.
Mais déjà, je l'avais dépassé et par mes rétroviseurs, j'ai vu qu'il avait extirpé je ne sais quelle immondice enivrante.
Je ne pourrais dire si la chose récupérée apaisait un besoin matériel ou alimentaire.
Si elle répondait à l'appel de l'esprit ou du ventre.
Je n'ai pas voulu en voir plus.
D'ailleurs, j'aurais aimé ne rien voir du tout.
Ne pas savoir ce qu'il était devenu depuis toutes ces années.
Ouais c'est ça, normal.
Ni pétant de joie ni pétant de déprime.
Normal quoi. (Et je ne le répèterai plus.)
Je ne sais plus pour quelle raison je roulais. Peut-être était-ce le jour où je suis passé à la Boîte Noire acheter quelques films. Peut-être était-ce cette autre journée où je me suis acheté deux bouquins chez Renaud-Bray. Ou peut-être n'était-ce même pas l'une de ces fois là. De toute manière, ça n'a aucune espèce d'importance.
Ce qui est important c'est que j'ai croisé un type sur la route qui marchait sur le trottoir. Il traînait derrière lui un cabas d'épicerie à roulettes comme en possèdent parfois certains clochards plus attachés à leurs chiffons que les autres.
D'ailleurs, c'était manifestement un clochard.
Un traîne-misère comme il en existe des milliers. Il se déplaçait contre le vent et contre à peu près tout ce que l'on peut imaginer.
Contre toute attente.
Contre temps.
Contre nature.
Son panier à roulettes contenait un entassement de sacs de plastiques blancs ou verts qui devaient eux-même receler je ne sais quels trésors de désoeuvrés.
Son patrimoine de miséreux.
Son pécule de gueux.
Tout ce qui lui restait de la vie s'enveloppait dans ces sacs de plastique blancs ou verts.
Des poubelles recyclées dans des sacs poubelle recyclés.
Il ne souriait pas, il marchait seulement, agrippé à son panier alourdie par tout ce vide effrayant.
Une épave tirant une ruine.
Ses vêtements n'étaient pas encore des haillons, mais son regard était en lambeaux.
Le dos courbé par un épuisement bouleversant, ses épaules semblaient supporter l'abîme tandis que sa tête penchait vers le néant.
Il faisait soleil pourtant.
Il s'est arrêté devant une boîte à ordures comme d'autres s'arrêtent devant un stand de pâtisseries.
Mais déjà, je l'avais dépassé et par mes rétroviseurs, j'ai vu qu'il avait extirpé je ne sais quelle immondice enivrante.
Je ne pourrais dire si la chose récupérée apaisait un besoin matériel ou alimentaire.
Si elle répondait à l'appel de l'esprit ou du ventre.
Je n'ai pas voulu en voir plus.
D'ailleurs, j'aurais aimé ne rien voir du tout.
Ne pas savoir ce qu'il était devenu depuis toutes ces années.
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