J'ai un pote à moi qui habite Morin-Heights mais ce n'est pas vraiment de sa faute. C'est le destin qui l'a amené là-bas une nuit où il y avait du brouillard et qu'on ne voyait rien.
N'empêche, il vit un peu à l'écart du village dans un joli secteur boisé. Sa maison se trouve juchée sur une colline et il faut monter très haut pour parvenir à cogner à sa porte.
C'est très joli et ce n'est pas pour me vanter mais cet ami à moi a une très belle vue de sa fenêtre de cuisine, même si celle-ci n'a pas été lavée depuis le paiement de son premier loyer il y a un an maintenant. On aperçoit la forêt et au bout de celle-ci, très loin, une pente de ski plantée dans l'horizon et qui s'éclaire la nuit. Un étranger de passage ne manquerait pas d'affirmer que le tableau possède quelque chose de très "carte postale".
(Ce qui me fait penser à un truc... si l'on observe le paysage la tête penchée à gauche ou à droite, les horizontales deviennent donc des verticales non? En est-il de même de l'horizon? Je veux dire, ne devrions nous pas plutôt parler de "verticon" plutôt que de "horizon"?)
L'autre jour, quand j'y suis allé pour prendre un café extra fort avec du sucre de betterave et du lait de soja, - mon ami est un peu grano - j'ai vu deux chevreuils qui bouffaient les branches des cèdres sur son terrain et je me suis dit que toute la différence entre lui, le 450 des Laurentides et moi, le 514 de Montréal, se trouvait là. Car moi quand j'arrive à la maison le soir, il y a souvent deux prostitués mâles qui boivent de la bière sur mes escaliers extérieurs et sincèrement, je commence à trouver ça un tantinet déplaisant.
Lui, mon ami à moi (dont la maison se trouve au verticon quand on arrive de Montréal en conduisant la tête penchée) quand il revient à la maison, c'est un peu la même chose mais à la différence que les prostitués mâles sont remplacés par des chevreuils et j'ai trouvé que c'était une excellente idée pour attirer un autre genre de tourisme dans Hochelaga-Maisonneuve.
Comme le problème de la prostitution des rues est constant dans mon quartier, qu'il est à toute fin pratique impossible à endiguer, pourquoi ne pas le maquiller de manière à l'enjoliver d'une touche du terroir? C'est pourtant pas compliqué à faire. On a qu'à passer une loi où les prostitués mâles seraient obligés de se coiffer d'un panache, de porter une fourrure et de se déplacer à quatre pattes. Planter des cèdres un peu partout dans la ville pour qu'ils viennent les mâchouiller entre deux pipes serait un jeu d'enfant et je suis certain qu'en quelques mois seulement, tous les quartiers mal famés de la ville seraient envahis de touristes japonais qui viendraient mitrailler le paysage de leur Nikon. Je me demande pourquoi aucun élu de ma ville n'y a pas encore pensé.
Ou alors carrément faire une sorte d'échange entre la ville de Montréal et le village de Morin-Heights. On leur fournirais un stock appréciable de prostitués mâles en retour d'autant de chevreuils. Je ne sais pas s'il existe de la prostitution chez les cervidés et encore moins s'ils boivent parfois de la bière sur les escaliers extérieurs des maisons mais une chose est certaine, j'aimerais faire un essai.
C'est où qui faut signer les papiers?
Je raconte des conneries comme ça, un peu parce que je commence à trouver ça lourd de devoir monter les escaliers qui mènent chez moi en m'excusant de les déranger mais je suis tout à fait conscient que leur situation est tragique. Aucun enfant au monde n'a jamais rêvé un jour de faire la pute comme métier.
Ce qui n'empêche pas que j'ai le droit d'en rire un peu, dis-je d'un ton tout de même dubitatif.
N'empêche, il vit un peu à l'écart du village dans un joli secteur boisé. Sa maison se trouve juchée sur une colline et il faut monter très haut pour parvenir à cogner à sa porte.
C'est très joli et ce n'est pas pour me vanter mais cet ami à moi a une très belle vue de sa fenêtre de cuisine, même si celle-ci n'a pas été lavée depuis le paiement de son premier loyer il y a un an maintenant. On aperçoit la forêt et au bout de celle-ci, très loin, une pente de ski plantée dans l'horizon et qui s'éclaire la nuit. Un étranger de passage ne manquerait pas d'affirmer que le tableau possède quelque chose de très "carte postale".
(Ce qui me fait penser à un truc... si l'on observe le paysage la tête penchée à gauche ou à droite, les horizontales deviennent donc des verticales non? En est-il de même de l'horizon? Je veux dire, ne devrions nous pas plutôt parler de "verticon" plutôt que de "horizon"?)
L'autre jour, quand j'y suis allé pour prendre un café extra fort avec du sucre de betterave et du lait de soja, - mon ami est un peu grano - j'ai vu deux chevreuils qui bouffaient les branches des cèdres sur son terrain et je me suis dit que toute la différence entre lui, le 450 des Laurentides et moi, le 514 de Montréal, se trouvait là. Car moi quand j'arrive à la maison le soir, il y a souvent deux prostitués mâles qui boivent de la bière sur mes escaliers extérieurs et sincèrement, je commence à trouver ça un tantinet déplaisant.
Lui, mon ami à moi (dont la maison se trouve au verticon quand on arrive de Montréal en conduisant la tête penchée) quand il revient à la maison, c'est un peu la même chose mais à la différence que les prostitués mâles sont remplacés par des chevreuils et j'ai trouvé que c'était une excellente idée pour attirer un autre genre de tourisme dans Hochelaga-Maisonneuve.
Comme le problème de la prostitution des rues est constant dans mon quartier, qu'il est à toute fin pratique impossible à endiguer, pourquoi ne pas le maquiller de manière à l'enjoliver d'une touche du terroir? C'est pourtant pas compliqué à faire. On a qu'à passer une loi où les prostitués mâles seraient obligés de se coiffer d'un panache, de porter une fourrure et de se déplacer à quatre pattes. Planter des cèdres un peu partout dans la ville pour qu'ils viennent les mâchouiller entre deux pipes serait un jeu d'enfant et je suis certain qu'en quelques mois seulement, tous les quartiers mal famés de la ville seraient envahis de touristes japonais qui viendraient mitrailler le paysage de leur Nikon. Je me demande pourquoi aucun élu de ma ville n'y a pas encore pensé.
Ou alors carrément faire une sorte d'échange entre la ville de Montréal et le village de Morin-Heights. On leur fournirais un stock appréciable de prostitués mâles en retour d'autant de chevreuils. Je ne sais pas s'il existe de la prostitution chez les cervidés et encore moins s'ils boivent parfois de la bière sur les escaliers extérieurs des maisons mais une chose est certaine, j'aimerais faire un essai.
C'est où qui faut signer les papiers?
Je raconte des conneries comme ça, un peu parce que je commence à trouver ça lourd de devoir monter les escaliers qui mènent chez moi en m'excusant de les déranger mais je suis tout à fait conscient que leur situation est tragique. Aucun enfant au monde n'a jamais rêvé un jour de faire la pute comme métier.
Ce qui n'empêche pas que j'ai le droit d'en rire un peu, dis-je d'un ton tout de même dubitatif.
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