samedi 11 octobre 2008

Économie surréaliste

L'économie, c'est pas mon fort. Je disais quelque part dans ce blog que jamais le pétrole ne redescendrait sous la barre des 100$ le baril. Après avoir chatouillé les 150$ cet été, voilà qu'il clôturait à 77$ US aujourd'hui. (par contre, le prix à la pompe lui ne baisse pas avec la même vitesse...) Disons que comme analyse, c'était pas très fort. Je crois que dorénavant, je vais m'en tenir au cinéma et au hockey. Domaines qui me conviennent mieux.
Mais à mon corps défendant, (j'adore cette expression... "à mon corps défendant." C'est joli) les analystes ne sont guère mieux que moi ces temps-ci. Y a qu'à voir pour ce que l'on raconte sur la bourse. On entend toutes sortes de théories, de prévisions, d'avis, d'analyses mais personne ne semble s'entendre sur ce qui est entrain de se passer, ni sur ce qui en découlera dans les prochains mois. Certains parlent de la fin du monde et d'autres disent plutôt que le marché ne fait que reprendre sa réelle tendance après des années de spéculations abusives. Qui croire?
Pour ma part, je m'en tiens aux rassurants sourires de la serveuse de la Brûlerie du Roy à Joliette.
- Laquelle?
- Celle avec des gros seins.
- Ah bon, d'accord. Mais quel est le rapport?
- Aucun justement. C'est ce qui est drôle. On parle d'économie, de crise mondiale, de cataclysme boursier et puis comme ça, pour rien, boum! Voilà que je parle des gros seins de la serveuse de la Brûlerie du Roy à Joliette. C'est hilarant et ça déstabilise le lecteur. C'est un vieux truc d'écrivain.
- Ça déstabilise rien et ce n'est pas hilarant du tout. C'est juste con.
- Vraiment?
- T'es le seul qui trouve ça drôle.
- Eh ben merde! Je vais effacer ces lignes dans ce cas.
- Impossible. Tu ne savais pas? Les écrits restent. La preuve! Regarde plus haut! Tes conneries sont toujours là.
- Où ça?
- Là! en haut de ma phrase qui disait: "Ah bon, d'accord. Mais quel est le rapport?"
- Putain, c'est vrai! Ça reste! Impossible de le retirer!!!
- T'as l'air malin maintenant!
- Faisons comme si et passons à un autre sujet. Ils ne verront rien.

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Lundi, je compte aller faire ma dernière pêche de l'année. Je vais aller me prendre quelques truites d'automne même si ce n'est pas comme au printemps. Au printemps, les truites sentent le soleil qui réchauffera bientôt nos corps défendant. À l'automne, elles dégagent un parfum de neige. C'est bon quand même mais elles mordent avec une certaine mélancolie. Elles te regardent avec une petite larme à l'oeil et pendant que tu leur massacre le gosier en essayant de leur retirer l'hameçon qui s'est coincé très profond, elles te disent comme ça: " C'était un bel été n'est-ce pas?"
- Oui ma belle truite, c'était un putain de bel été. Beaucoup de flotte, mais bon, dans l'ensemble, je me suis fait de belles pêches. Merci à toi et à toutes tes amies.
- Y a pas de quoi. Au fait, tu vas me manger comment?
- Comme dab! À la poêle avec du beurre et un peu d'épices pour te savourer au maximum.
- Sauvignon Blanc ou Chardonnay?
- Que dirais-tu d'un petit Torrontes argentin?
- Coquin va! Allez, mange-moi avec le soleil d'Argentine.
Les truites l'automne, elles te foutent le cafard.

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Joliette, un jour d'automne dans un Café. On m'amène un expresso à ma table alors qu'au même moment, quelque part à New York, sur Wall Street sans doute, le monde retient son souffle.
- Vous ne semblez pas dans votre assiette aujourd'hui.
- C'est à cause de mes truites. À mon corps défendant, elles étaient toute tristes.
- Votre corps se défend?
- Ça dépend. Là, maintenant, il aurait plutôt tendance à se laisser faire. Je veux dire, en regardant vos gros seins, bien sûr.
- Vous savez qu'avec ce qui se passe en ce moment sur les marchés boursiers, c'est des coups à rendre Robert F. Engle complètement dingue!
- Pardon? Je crois ne pas pouvoir vous suivre.
- Mais oui! Robert F Engle! Prix Nobel d'économie de 2003! Il fut l'inventeur d'une méthode révolutionnaire pour analyser les mouvements imprévisibles des prix des marchés financiers et des niveaux des taux d'intérêts!
- Mais enfin, quel est le rapport?
- Aucun justement. C'est ce qui est drôle. On parle de mes gros seins et puis comme ça, pour rien, boum! Voilà que je parle d'un prix Nobel d'économie et de Krach boursier. C'est hilarant et ça déstabilise le lecteur. C'est un vieux truc d'écrivain.

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