dimanche 7 septembre 2008

C'est à cause de mes cheveux.

Dès mon réveil je vais faire le tour des principaux quotidiens sur le web question de voir ce qui s'est passé sur la planète pendant mon sommeil. Quand je n'ai pas accès à internet, au chalet par exemple, je vais m'acheter le journal que je me tape du début à la fin tout en prenant mon petit déjeuner. Ce n'est jamais une corvée, c'est plutôt un besoin. Une sorte de drogue comparable à la nicotine ou à la caféine. J'ai besoin de savoir par quel chemin se dessine la grande marche quotidienne de l'humanité. En cela, je ne me sens pas différent de la plupart de mes contemporains.

Sincèrement, je ne sais pas pourquoi j'ai débuté mon texte ainsi. C'est simplement le premier sujet qui m'est venu en tête alors que j'essayais de crever la page blanche. Et surtout parce que je suis resté un peu secoué en constatant que le dernier ouragan aura fait plus de 600 morts en Haïti mais que sur la page de Radio-Canada, cette nouvelle n'occupe qu'un espace des plus secondaire. Le déclanchement des élections au Canada ramassant la plus grosse part de visibilité.
Je suis toujours étonné de voir comment les chefs de pupitres arrivent à quantifier les drames humains selon une évaluation qui m'échappe totalement. Il me semble que 600 morts violentes en moins de 24 heures n'est pas une nouvelle qu'on laisse en bas de page, entre un article sur les fromages contaminés et un autre traitant de la prise de position du TCA pour les présentes élections fédérales. Je sais que Haïti n'est pas au Canada et que la plupart des quotidiens mettent l'accent sur les nouvelles nationales, mais tout de même! 600 morts tabarnak!!!
Notez bien que les seuls moments ou une telle nouvelle prend de l'importance dans nos journaux c'est lorsque l'on trouve une victime canadienne. Alors là, et seulement là, on pourra avoir une information un peu plus détaillée du drame. Un canadien parmis les 600 victimes!! Oh là là! On a maintenant un vrai drame! Une vraie catastrophe!

Sur la page web de La Presse, c'est encore pire. On n'en parle même pas. Par contre, vous pourrez tout savoir sur la bactérie de listériose parce que c'est une nouvelle d'ici et que la dizaine de victimes sont des gens de chez nous.
Entendons-nous bien: je ne suis pas entrain de minimiser l'importance de cette nouvelle, mais en comparaison au drame épouvantable qui se déroule en ce moment en Haïti, j'estime qu'il y a un décalage dans le traitement de l'information qui est tout à fait indadmissible.

Oui je sais, ces petits textes sont plus vivifiants quand je me laisse aller dans la déconnade. Mais en ce moment, je me sens un peu tristounet et j'ai bien du mal à trouver quelque chose de drôle à écrire. C'est parce que je perds mes cheveux comme c'est pas possible et que je vois chaque jour mon front se prolonger dramatiquement sur les deux côtés. Sur le devant, je n'ai plus qu'une ridicule petite touffe qui peine à masquer la troublante vérité du pourrissement progressif de mon corps.
Ça coûte combien pour se faire greffer des cheveux?
Ah tiens, malgré ma calvitie annoncée, je crois que je préférerais mieux me faire greffer du bonheur. Ça aussi ça tend à s'en aller depuis quelques mois. Suis dans une sorte de spleen collant et visqueux dont je n'arrive pas à m'extirper. C'est sans doute l'âge qui fait ça. L'âge et les cheuveux qui tombent en te faisant des doigts d'honneur. Parce que c'est aussi le mois de septembre sur ma tête. Ça se décolore et ça tombe.
Putain de cheveux!
Traître tignasse!

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