jeudi 3 juillet 2008

Paul is not dead!

Paul McCartney vient jouer à Québec le 21 juillet pour le 400è. Spectacle gratuit sur les plaines d'Abrahams. Semblerait selon Stephane Laporte du journal La Presse ( http://www.cyberpresse.ca/article/20080702/CPBLOGUES08/80702009/5050/CPPRESSE/CPBLOGUES08) que certaines personnes se sont étouffées en apprenant qu'un Brits viendrait célébrer la chose en chantant à l'endroit même où s'est déroulée, il y a 251 ans, la funeste bataille qui fit de nous des sujets britanniques.
Je ne suis pas surpris du tout, pas même un tout petit peu et dès que j'ai entendu la nouvelle de la venue de ce 1\4 de Beatles cette semaine, je m'attendais à ce genre de réaction de la part de quelques souverainistes un peu zélés. (Pour ne pas dire plus)
On parle ici de quoi? On parle de Paul McCartney, l'un des deux principaux compositeurs du plus grand groupe de musique du 20è siècle. On parle d'un type qui, avec ses potes, a révolutionné la musique pop en créant en quelques petites années seulement le plus gros choc musical et culturel du dernier siècle. Les Beatles furent en effet à la musique populaire ce que la théorie de la relativité quantique fut à la physique. C'est à dire un point de rupture entre deux mondes. L'ancien et le nouveau. Les Beatles sont le courant fondateur (et encore très dominant aujourd'hui) qui aura donné cette incomparable poussée créatrice de la fin des années '60 et de l'ensemble des années '70. Cette poussée phénoménale qui se répercute encore aujourd'hui par de nombreux groupes phares, dont U2 ou Radio Head pour n'en nommer que deux. Soit, McCartney à lui seul, ce n'est pas les Beatles. Mais c'est ce qui aujourd'hui s'en rapproche le plus. Soit, McCartney n'influence plus la musique contemporaine comme il l'avait fait avec ses trois amis de Liverpool et son dernier coup de génie à titre de compositeur solo remonte à 1973 avec son album Band on the Run. Il aura néanmoins parsemés toutes les années '70 avec une montagne de hits et de petits bijoux de belles chansons populaires mais que hélas, l'histoire tend à effacer parce qu'elles lui manquent toutes ce petit quelque chose de plus. C'est à dire la voix accompagnatrice de son double, de son alter ego, de son complément, de son Yang, de son illustre ami Lennon. Néanmoins, l'album le plus significatif des Beatles, le E=MC2 du quatuor et sans rien enlever à Lennon, est Sgt Peppers en 1967. C'est le Big Bang, l'aboutissement ultime qui ouvrira ensuite toutes le portes. Et cet album n'aurait jamais vu le jour sans McCartney qui en fut le principal concepteur de départ. Toute l'idée vient de lui. Lennon fut même un peu hésitant au début à se laisser embarquer dans ce projet, malgré l'immortel A day in a Life qui termine l'album et qui est du Lennon-McCartney pur jus, la quintessence suprême de leur collaboration.
Bon, ça tout le monde le sait et il serait idiot de perdre plus de temps à étaler l'importance de ce groupe.

Quoi qu'on en dise et quoi qu'on en pense, la venue de McCartney à Québec (show gratuit!!!) est un coup de maître des organisateurs de l'événement. Gueuler contre sa venue parce qu'il est Anglais ou parce qu'il défend les bébés phoques, c'est de la merde de petite vision de crétins. Ce n'est pas McCartney l'activiste qui est invité, ni McCartney le citoyen britannique, mais le McCartney auteur compositeur et multi instrumentiste. Le mythe, le symbole, le monstre sacré, ce morceau d'histoire, ce chapitre incontournable de notre évolution sociale des 100 dernières années, ce quart de dieu qui aura ébranlé toute la planète avec quelques notes de musique épaulant une force créatrice jamais égalée jusqu'à maintenant. McCartney n'est pas la reine d'Angleterre, McCartney est une part importante de l'universalité des consciences quand elle se fait musique. C'est l'un des deux créateurs d'un patrimoine musicale planétaire incontesté. Il est de cette rare caste de créateurs ayant été reçus dans le cénacle restreint de ceux qui parviennent de leur vivant à pénétrer l'imaginaire collectif.

McCartney à Québec, c'est de l'histoire sur de l'histoire et en ce sens, sa venue est une chose parfaitement cohérente. Plus même. Un coup de génie.

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