mercredi 4 juin 2008

Papillon de nuit.


Papillon de nuit qui est venu se coller à la vitre de la porte d'entrée au chalet la semaine dernière alors que j'écrivais des petites choses sur mon ordi. Petites choses qui allaient être lues quelques jours plus tard en Angleterre par les yeux d'une amie qui y passe tout l'été. Ce petit noctuidé semblait m'épier dans ma quiétude solitaire, essayant sans doute de me convaincre d'aller me coucher et de lui laisser la nuit pour lui tout seul. C'est la lumière qui l'aura attiré vers moi. On dit d'ailleurs que justement, ce n'est pas la lumière qui les attire mais plutôt celle-ci qui dérègle leur sens d'orientation. Les phalènes et autres insectes nocturnes se déplaceraient en effet la nuit en utilisant la lune comme point de repère. Une simple ampoule électrique allumée devient alors un leurre terrible qui vient confondre leur jugement jusqu'à leur brûler les ailes. Du moins, c'est ce que j'ai déjà entendu dire. Je ne sais pas si c'est vrai, mais c'est une belle histoire. Tragique mais belle. Elle nous ramène un peu au mythe d'Icare.
Il n'était pas nerveux mon papillon de nuit. Même qu'il semblait très intéressé à ce que je faisais. Je l'ai pris en photo en utilisant le mode macro et j'ai constaté ensuite qu'il avait une dégaine qui ressemblait un peu à celle d'un ange. Ange de la nuit, il va sans dire. Il est resté là jusqu'au matin, sans bouger. Curieuse chose. Curieuse vie surtout. Né pour vivre la nuit et se coller aux vitres des chalets occupés par des saisonniers. Si la réincarnation existe, je ne crois pas que je cocherai "Papillon de nuit" sur le grand formulaire à compléter. Ni ver de terre non plus. Ni huître. Ni truite. Ni canard. Chat peut-être parce que ça ne fait que dormir et manger. Ou alors panda géant, à cause de leur rareté et du risque de disparition. On serait aux petits soins pour moi et on me donnerait tout ce que je veux. Il y aurait toujours autour de moi une batterie de vétérinaires, de diététiciens, de psychologues, d'activistes animaliers prêts à remuer ciel et terre pour que je sois heureux. Y s'font pas chier les pandas quand on y pense. Putain de pandas! Si un jour j'en croise un dans la rue, je lui pète la gueule.

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