Me suis acheté ça de seconde main. Un chouette canot pneumatique avec lequel je vais aller me faire des pêches improvisées dans les lacs un peu reculés et accessibles via les chemins forestiers. J'en ai parlé à ma Toyota Tercel 1995 et elle est d'accord. J'étais content.
- Ça va aller? que je lui ai demandé l'autre jour quand on a discuté en revenant du boulot. Tu te sens d'attaque pour une autre saison de pêche ma vieille?
- Pas de problème. Je m'ennuie justement de routes de graviers. Elles sont beaucoup plus entretenues que celle de Montréal.
Le mot s'est déjà répandu dans le milieu sous marin québécois et je sais que les communautés des truites ainsi que celles des brochets sont particulièrement nerveuses ce matin. Les brochets un peu moins parce qu'ils savent que je les remets à l'eau, mais les truites! Putain, c'est la panique chez-elles. Je les comprends. Elles savent que je suis sans pitié. Elles m'ont envoyé une émissaire pour discuter et essayer d'arranger une paix des braves entre nous. Je voulais refuser mais j'ai pas voulu me montrer trop intransigeant avant la saison. Question de voir ce qu'elles allaient me proposer.
On s'est donné un rendez-vous dans un endroit neutre et qui se trouvait à mi chemin entre les lacs de la région de Lanaudière et Montréal. Ça s'est passé à La Brûlerie du Roy, un chouette café qui se trouve à Joliette et que j'aime fréquenter non pas parce que le café y est bon, mais bien parce qu'il y a une serveuse qui a de gros seins et qu'elle les porte avec grâce et volupté dans des décolletés généreux, offrant par le fait même aux yeux des clients amateurs d'oeuvres d'art ce sillon affolant qui fait vibrer la nature et monter la sève des arbres au printemps. Un beau décolleté fonctionne sur le même principe qu'un curriculum vitae. Ça en laisse voir juste assez, mais pas trop. Juste assez pour se donner une bonne idée des qualités intrinsèque de la personne, mais pas trop pour que justement, celui qui analyse la chose n'ait d'autre choix que de donner un rendez-vous pour s'enquérir de la globalité du contenu. C'est pour ça que dans les milieux de travail à majorité femmes, dans les banques par exemple, il y aura toujours plus d'employées avec de fortes poitrines que celles qui se les portent plus modestement. C'est que la personne qui s'occupe de l'embauche est généralement un mec. Quant à la faible proportion des employées ayant de petits seins, c'est qu'elles sont généralement embauchées pour leur compétence pure. Ça fait bien souvent un environnement de travail un peu triste et l'on aimerait bien s'en passer mais hélas, on a pas le choix et il en faut. C'est la terrible loi du libre marché qui fait ça. La faute au capitalisme quoi. On y peut rien ou alors on va perdre tout nos décolletés bien remplis au profit de la Chine, ce qui serait très grave pour l'économie du pays.
L'émissaire truite était déjà là quand je suis arrivé. Elle avait sur sa table un gros dossier brun qui devait faire plusieurs cm d'épaisseur. Je me suis présenté, elle m'a offert sa nageoire que j'ai serré poliment, j'ai pris place et nous avons commencé à discuter.
- Globalement, qu'elle me dit d'entrée de jeu, c'est de vous demander de laisser passer la prochaine saison de pêche. Nous pensons que vous avez largement dépassé les bornes depuis les dernières années et nous voudrions pouvoir passer au moins un été en paix.
- Pas question! Y a que quelques semaines d'été au Québec et je veux en profiter pleinement.
- Mais faites autre chose!
La serveuse aux gros seins vint alors déposer mon espresso sur la table et du coup, je remarqua que son décolleté n'était pas comme avant. Elle sentait la poissonnerie et en plus, son regard avait quelque chose de vitreux. Genre merlan frit ou ch'sais pas quoi. Quelque chose n'allait pas parce que je réalisais que c'était la première fois que je me sentais obligé de lui regarder les yeux. Ça ne m'était jamais arrivé auparavant. L'instinct!
- Pas question que je fasse autre chose que de la pêche! Je viens de m'acheter un canot pneumatique et j'ai bien l'intention de m'en servir! Tenez-vous le pour dit!
- Dans ce cas, vous nous laissez guère le choix!
La serveuse qui n'avait pas bougée regarda la truite émissaire d'une drôle de manière et c'est là que j'ai compris, mais il était trop tard. L'émissaire ouvrit son gros dossier qui n'était en fait qu'une liasse de paperasse dont le centre avait été creusé de manière à y cacher un 44 magnum chargé à bloc! Elle saisit l'arme et me le pointa en pleine gueule. La serveuse laissa aussitôt tomber son plateau et vint me mettre sous la gorge un couteau. Ce n'était pas une vraie serveuse et ses seins étaient faux!!! C'était une truite déguisée en serveuse aux gros seins! Comment m'étais-je laissé berner aussi facilement, moi qui depuis ma tendre enfance arrive à calculer un tour de poitrine les yeux bandés et juste à l'odeur de sueur délicieuse qui se trouve toujours dans le sillon maléfique? Même que j'ai gagné pleins de concours dans cette sévère discipline dans plusieurs festivals d'été au Québec!! La honte! Les clients qui étaient là, les autres serveuses, tout ce beau monde n'était en fait que des truites extrémistes prêtes à tout pour faire avancer leur cause. Tout autre que moi se serait vu perdu. Mais j'ai pas paniqué parce que je connais bien mon ennemi et qu'à la pêche à la truite, il faut suivre les trois règles élémentaires: Patience patience, et patience.
- Ha! Ha! Ha! C'est le plus beau jour de ma vie, qu'elle me dit en armant la gâchette de son flingue. Je vais enfin pouvoir débarrasser nos lacs de votre nuisible présence. Car vous n'êtes pas un pêcheur mais bien une catastrophe naturelle. Vous avez décimé ma famille, mes amis, des communautés entières et je rêve de ce jour depuis la fois où vous m'aviez leurré. Car voyez-vous, on se connaît vous et moi!
Elle avait raison la salope et je la reconnaissais maintenant. 20 juin 2007, au lac Bouteille dans la Réserve Faunique Mastigouche! Une touche vers les 11h du matin. Du gros calibre, le genre qui te fait deux merveilleux filets. Mais elle m'avait échappé au dernier moment quand j'ai voulu la glisser dans ma chaloupe. J'avais juste eu le temps de lui voir les yeux et je me souviendrai toujours du regard de haine qu'elle m'avait lancé ce matin-là avant d'aller se réfugier dans les profondeurs! Ainsi, c'était elle qui revenait se venger!
- Vous!
- En effet! J'attendais ce moment depuis ce matin de juin.
- Si je me souviens bien, j'avais quand même fait une belle pêche. Je crois même m'être fait vos parents et vos cousins. Ça tombe bien que vous soyez-là. J'ai toujours voulu vous dire que je me les suis bouffé avec une merveilleuse sauce au vin blanc.
J'ai volontairement poussé le bouchon pour la déstabiliser et ça marchait! J'ai vu son visage se décomposer lorsque je lui parla de sa petite famille que je m'étais tapé en filets. Elle baissa son arme une fraction de seconde et j'en profita pour sortir de ma poche trois petites mouches artificielles que je garde toujours sur moi au cas-où. Je les ai lancé dans les airs et muent par leur instinct imbécile, elles se sont toutes lancées dessus, l'émissaire, la fausse serveuses et toute la bande qui était là. J'ai pas hésité et je me suis roulé sur le plancher en sortant ma canne à pêche portative que je cache toujours dans ma chaussette que j'ai armé avec mon super leurre rouge et blanc et j'ai casté grave dans toutes directions. Deux minutes plus tard, elles pendaient toutes à ma chaîne à poissons, accrochées par la gueule. J'étais sorti du danger mais cette fois, j'y suis passé bien proche. Je m'en allais quand un bruit sourd attira mon attention. Ça provenait de la chambre froide. Je me suis précipité et j'ai découvert la vraie serveuse aux gros seins, ligotée et bâillonnée. J'ai hésité, puis finalement je l'ai mise dans mon petit panier d'osier pour la garder au frais. Et puis je suis parti et j'ai même pas payé mon espresso.
- Ça va aller? que je lui ai demandé l'autre jour quand on a discuté en revenant du boulot. Tu te sens d'attaque pour une autre saison de pêche ma vieille?
- Pas de problème. Je m'ennuie justement de routes de graviers. Elles sont beaucoup plus entretenues que celle de Montréal.
Le mot s'est déjà répandu dans le milieu sous marin québécois et je sais que les communautés des truites ainsi que celles des brochets sont particulièrement nerveuses ce matin. Les brochets un peu moins parce qu'ils savent que je les remets à l'eau, mais les truites! Putain, c'est la panique chez-elles. Je les comprends. Elles savent que je suis sans pitié. Elles m'ont envoyé une émissaire pour discuter et essayer d'arranger une paix des braves entre nous. Je voulais refuser mais j'ai pas voulu me montrer trop intransigeant avant la saison. Question de voir ce qu'elles allaient me proposer.
On s'est donné un rendez-vous dans un endroit neutre et qui se trouvait à mi chemin entre les lacs de la région de Lanaudière et Montréal. Ça s'est passé à La Brûlerie du Roy, un chouette café qui se trouve à Joliette et que j'aime fréquenter non pas parce que le café y est bon, mais bien parce qu'il y a une serveuse qui a de gros seins et qu'elle les porte avec grâce et volupté dans des décolletés généreux, offrant par le fait même aux yeux des clients amateurs d'oeuvres d'art ce sillon affolant qui fait vibrer la nature et monter la sève des arbres au printemps. Un beau décolleté fonctionne sur le même principe qu'un curriculum vitae. Ça en laisse voir juste assez, mais pas trop. Juste assez pour se donner une bonne idée des qualités intrinsèque de la personne, mais pas trop pour que justement, celui qui analyse la chose n'ait d'autre choix que de donner un rendez-vous pour s'enquérir de la globalité du contenu. C'est pour ça que dans les milieux de travail à majorité femmes, dans les banques par exemple, il y aura toujours plus d'employées avec de fortes poitrines que celles qui se les portent plus modestement. C'est que la personne qui s'occupe de l'embauche est généralement un mec. Quant à la faible proportion des employées ayant de petits seins, c'est qu'elles sont généralement embauchées pour leur compétence pure. Ça fait bien souvent un environnement de travail un peu triste et l'on aimerait bien s'en passer mais hélas, on a pas le choix et il en faut. C'est la terrible loi du libre marché qui fait ça. La faute au capitalisme quoi. On y peut rien ou alors on va perdre tout nos décolletés bien remplis au profit de la Chine, ce qui serait très grave pour l'économie du pays.
L'émissaire truite était déjà là quand je suis arrivé. Elle avait sur sa table un gros dossier brun qui devait faire plusieurs cm d'épaisseur. Je me suis présenté, elle m'a offert sa nageoire que j'ai serré poliment, j'ai pris place et nous avons commencé à discuter.
- Globalement, qu'elle me dit d'entrée de jeu, c'est de vous demander de laisser passer la prochaine saison de pêche. Nous pensons que vous avez largement dépassé les bornes depuis les dernières années et nous voudrions pouvoir passer au moins un été en paix.
- Pas question! Y a que quelques semaines d'été au Québec et je veux en profiter pleinement.
- Mais faites autre chose!
La serveuse aux gros seins vint alors déposer mon espresso sur la table et du coup, je remarqua que son décolleté n'était pas comme avant. Elle sentait la poissonnerie et en plus, son regard avait quelque chose de vitreux. Genre merlan frit ou ch'sais pas quoi. Quelque chose n'allait pas parce que je réalisais que c'était la première fois que je me sentais obligé de lui regarder les yeux. Ça ne m'était jamais arrivé auparavant. L'instinct!
- Pas question que je fasse autre chose que de la pêche! Je viens de m'acheter un canot pneumatique et j'ai bien l'intention de m'en servir! Tenez-vous le pour dit!
- Dans ce cas, vous nous laissez guère le choix!
La serveuse qui n'avait pas bougée regarda la truite émissaire d'une drôle de manière et c'est là que j'ai compris, mais il était trop tard. L'émissaire ouvrit son gros dossier qui n'était en fait qu'une liasse de paperasse dont le centre avait été creusé de manière à y cacher un 44 magnum chargé à bloc! Elle saisit l'arme et me le pointa en pleine gueule. La serveuse laissa aussitôt tomber son plateau et vint me mettre sous la gorge un couteau. Ce n'était pas une vraie serveuse et ses seins étaient faux!!! C'était une truite déguisée en serveuse aux gros seins! Comment m'étais-je laissé berner aussi facilement, moi qui depuis ma tendre enfance arrive à calculer un tour de poitrine les yeux bandés et juste à l'odeur de sueur délicieuse qui se trouve toujours dans le sillon maléfique? Même que j'ai gagné pleins de concours dans cette sévère discipline dans plusieurs festivals d'été au Québec!! La honte! Les clients qui étaient là, les autres serveuses, tout ce beau monde n'était en fait que des truites extrémistes prêtes à tout pour faire avancer leur cause. Tout autre que moi se serait vu perdu. Mais j'ai pas paniqué parce que je connais bien mon ennemi et qu'à la pêche à la truite, il faut suivre les trois règles élémentaires: Patience patience, et patience.
- Ha! Ha! Ha! C'est le plus beau jour de ma vie, qu'elle me dit en armant la gâchette de son flingue. Je vais enfin pouvoir débarrasser nos lacs de votre nuisible présence. Car vous n'êtes pas un pêcheur mais bien une catastrophe naturelle. Vous avez décimé ma famille, mes amis, des communautés entières et je rêve de ce jour depuis la fois où vous m'aviez leurré. Car voyez-vous, on se connaît vous et moi!
Elle avait raison la salope et je la reconnaissais maintenant. 20 juin 2007, au lac Bouteille dans la Réserve Faunique Mastigouche! Une touche vers les 11h du matin. Du gros calibre, le genre qui te fait deux merveilleux filets. Mais elle m'avait échappé au dernier moment quand j'ai voulu la glisser dans ma chaloupe. J'avais juste eu le temps de lui voir les yeux et je me souviendrai toujours du regard de haine qu'elle m'avait lancé ce matin-là avant d'aller se réfugier dans les profondeurs! Ainsi, c'était elle qui revenait se venger!
- Vous!
- En effet! J'attendais ce moment depuis ce matin de juin.
- Si je me souviens bien, j'avais quand même fait une belle pêche. Je crois même m'être fait vos parents et vos cousins. Ça tombe bien que vous soyez-là. J'ai toujours voulu vous dire que je me les suis bouffé avec une merveilleuse sauce au vin blanc.
J'ai volontairement poussé le bouchon pour la déstabiliser et ça marchait! J'ai vu son visage se décomposer lorsque je lui parla de sa petite famille que je m'étais tapé en filets. Elle baissa son arme une fraction de seconde et j'en profita pour sortir de ma poche trois petites mouches artificielles que je garde toujours sur moi au cas-où. Je les ai lancé dans les airs et muent par leur instinct imbécile, elles se sont toutes lancées dessus, l'émissaire, la fausse serveuses et toute la bande qui était là. J'ai pas hésité et je me suis roulé sur le plancher en sortant ma canne à pêche portative que je cache toujours dans ma chaussette que j'ai armé avec mon super leurre rouge et blanc et j'ai casté grave dans toutes directions. Deux minutes plus tard, elles pendaient toutes à ma chaîne à poissons, accrochées par la gueule. J'étais sorti du danger mais cette fois, j'y suis passé bien proche. Je m'en allais quand un bruit sourd attira mon attention. Ça provenait de la chambre froide. Je me suis précipité et j'ai découvert la vraie serveuse aux gros seins, ligotée et bâillonnée. J'ai hésité, puis finalement je l'ai mise dans mon petit panier d'osier pour la garder au frais. Et puis je suis parti et j'ai même pas payé mon espresso.
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