The Grapes of Wrath (Les Raisins de la Colère) est un film - adapté du roman de John Steinbeck - qui porte sur l'exploitation de l'homme par l'homme. Une charge en règle contre toutes les valeurs du système américain et courageusement tournée par John Ford en 1940 alors que justement, l'Amérique était sur le point d'entrer en guerre pour défendre ces mêmes valeurs.
Après avoir vu sa famille se faire exproprier de leur ferme par la compagnie qui possède les terres, Tom Joad accompagnera les siens dans un long et pénible périple vers la Californie dans l'espoir de trouver du travail. C'est le mythe de la terre promise, une quête épique tournée comme un road movie, le premier je crois de l'histoire du cinéma. (Je me trompe peut-être cependant.)
Ce film à l'humanisme profond est vu par beaucoup comme un plaidoyer en faveur du communisme et Hollywood ne pourrait plus tourner un film comme ça aujourd'hui. Impossible! Le mec qui s'y risquerait, il finirait sa carrière dans les prisons de Guantanamo avec une cagoule sur la tête et des fils électriques solidement branchés sur les testicules. Il faut voir toute la séquence des briseurs de grève pour pleinement comprendre qu'on ne parle pas ici d'une simple critique de la société américaine, mais carrément de son atomisation complète. Une décapitation sévère du fondement même de sa pensée et de son système. Wouuaaaah! C'est pas une caméra qu'avait dans les mains Huston, mais une Kalachnikov chargée à bloc! Comment diable ce mec là ne s'est pas retrouvé au chômage dix ans plus tard quand le Maccarthisme et sa chasse aux sorcières faisait rage?
Le génie de Steinbeck (vous me suivez toujours? Steinbeck écrit, Huston tourne) consiste à faire passer son message par le personnage de Tom Joad, rustre mais fondamentalement bon, honnête ouvrier de ferme, inculte, qui sait à peine lire et écrire et qu'on devine incapable de comprendre les tenants et aboutissants de son époque. Mais par les injustices et les iniquités vécues tout au long de son existence, il prendra peu à peu conscience de l'état de servitude dans lequel lui et ses semblables semblent condamnés.
Cet éveil d'une conscience social s'exprimera en lui par une colère grandissante qui menace d'exploser. Le Tom Joad du roman - ou du film - représente l'exploité planétaire et sa colère est ce que Steinbeck laisse entendre comme étant l'aube d'un nouveau monde qui se pointe. (Un peu comme le Germinal de Zola) On revient donc au mythe de la terre promise.... (ouf!... pas mal pour un mec qui vient de descendre un merveilleux Corbières à 13% d'alcool...et dire que je voulais parler ce soir de la sympathique serveuse du Café M..., celle qui a de gros seins et qui n'hésite pas à vous les mettre sous le nez quand elle déssert votre table. Sujet plus léger, certes, mais combien fascinant.)
On a droit dans ce film à quelques moments d'anthologie de Gregg Toland, le directeur photo, le même qui allait travailler sur Citizen Kane un an plus tard avec l'époustouflant résultat que l'on connaît. Cette longue scène entre autre qui n'est éclairée que par une chandelle. Avec les moyens de l'époque, sans artifices ni retouches numériques, avouez que c'est vachement bien fait. On y voit des influences indéniables à Georges Delatour. Pour le plaisir, je place ici quelques toiles du peintre à côté de ces images sorties du film. Constatez le parallélisme.
Après avoir vu sa famille se faire exproprier de leur ferme par la compagnie qui possède les terres, Tom Joad accompagnera les siens dans un long et pénible périple vers la Californie dans l'espoir de trouver du travail. C'est le mythe de la terre promise, une quête épique tournée comme un road movie, le premier je crois de l'histoire du cinéma. (Je me trompe peut-être cependant.)
Ce film à l'humanisme profond est vu par beaucoup comme un plaidoyer en faveur du communisme et Hollywood ne pourrait plus tourner un film comme ça aujourd'hui. Impossible! Le mec qui s'y risquerait, il finirait sa carrière dans les prisons de Guantanamo avec une cagoule sur la tête et des fils électriques solidement branchés sur les testicules. Il faut voir toute la séquence des briseurs de grève pour pleinement comprendre qu'on ne parle pas ici d'une simple critique de la société américaine, mais carrément de son atomisation complète. Une décapitation sévère du fondement même de sa pensée et de son système. Wouuaaaah! C'est pas une caméra qu'avait dans les mains Huston, mais une Kalachnikov chargée à bloc! Comment diable ce mec là ne s'est pas retrouvé au chômage dix ans plus tard quand le Maccarthisme et sa chasse aux sorcières faisait rage?
Le génie de Steinbeck (vous me suivez toujours? Steinbeck écrit, Huston tourne) consiste à faire passer son message par le personnage de Tom Joad, rustre mais fondamentalement bon, honnête ouvrier de ferme, inculte, qui sait à peine lire et écrire et qu'on devine incapable de comprendre les tenants et aboutissants de son époque. Mais par les injustices et les iniquités vécues tout au long de son existence, il prendra peu à peu conscience de l'état de servitude dans lequel lui et ses semblables semblent condamnés.
Cet éveil d'une conscience social s'exprimera en lui par une colère grandissante qui menace d'exploser. Le Tom Joad du roman - ou du film - représente l'exploité planétaire et sa colère est ce que Steinbeck laisse entendre comme étant l'aube d'un nouveau monde qui se pointe. (Un peu comme le Germinal de Zola) On revient donc au mythe de la terre promise.... (ouf!... pas mal pour un mec qui vient de descendre un merveilleux Corbières à 13% d'alcool...et dire que je voulais parler ce soir de la sympathique serveuse du Café M..., celle qui a de gros seins et qui n'hésite pas à vous les mettre sous le nez quand elle déssert votre table. Sujet plus léger, certes, mais combien fascinant.)
On a droit dans ce film à quelques moments d'anthologie de Gregg Toland, le directeur photo, le même qui allait travailler sur Citizen Kane un an plus tard avec l'époustouflant résultat que l'on connaît. Cette longue scène entre autre qui n'est éclairée que par une chandelle. Avec les moyens de l'époque, sans artifices ni retouches numériques, avouez que c'est vachement bien fait. On y voit des influences indéniables à Georges Delatour. Pour le plaisir, je place ici quelques toiles du peintre à côté de ces images sorties du film. Constatez le parallélisme.
À noter dans ce film le rôle du prêcheur excentrique tenu par John Carradine, papa de David. C'est lui dans la scène suivante qui houspille contre les fiers-à-bras payés pour tabasser les grévistes. Il se bouffera un coup de gourdin sur la tronche, ce qui aura pour résultat de faire péter des plombs à Tom Joad qui ne ratera pas de casser le crâne à l'un de ces salauds, comme on peut le voir sur la photo de droite. Faut pas gonfler Tom Joad quand il y a une grève qui tourne mal.
C'est décidé! Moi, quand je serai grand, je serai Tom Joad!
À noter aussi que Bruce Springsteen (l'autre nom pour désigner Dieu) s'est inspiré du roman pour en faire une chanson mémorable, transposant le mythe de Tom Joad chez les Mexicains qui au péril de leur vie, franchissent par centaines chaque jour la frontière américaine dans l'espoir de trouver une vie meilleur. Voici d'ailleurs les paroles de cette chanson:
The Ghost of Tom Joad
(Bruce Springsteen.)
Men walkin' 'long the railroad tracks
Goin' someplace there's no goin' back
Highway patrol choppers comin' up over the ridge
Hot soup on a campfire under the bridge
Shelter line stretchin' round the corner
Welcome to the new world order
Families sleepin' in their cars in the southwest
No home no job no peace no rest
The highway is alive tonight
But nobody's kiddin' nobody about where it goes
I'm sittin' down here in the campfire light
Searchin' for the ghost of Tom Joad
He pulls prayer book out of his sleeping bag
Preacher lights up a butt and takes a drag
Waitin' for when the last shall be first and the first shall be last
In a cardboard box 'neath the underpass
Got a one-way ticket to the promised land
You got a hole in your belly and gun in your hand
Sleeping on a pillow of solid rock
Bathin' in the city aqueduct
The highway is alive tonight
But where it's headed everybody knows
I'm sittin' down here in the campfire light
Waitin' on the ghost of Tom Joad
Now Tom said "Mom, wherever there's a cop beatin' a guy
Wherever a hungry newborn baby cries
Where there's a fight 'gainst the blood and hatred in the air
Look for me Mom I'll be there
Wherever there's somebody fightin' for a place to stand
Or decent job or a helpin' hand
Wherever somebody's strugglin' to be free
Look in their eyes Mom you'll see me.
The highway is alive tonight
But nobody's kiddin' nobody about where it goes
I'm sittin' downhere in the campfire light
With the ghost of old Tom Joad
Bon, c'est pas tout ça. Je dois aller me coucher parce que je travaille demain.
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