À 300 km de Montréal, bien profond dans le ventre de la forêt, il se
trouve un petit camp de chasse quasi abandonné qui surplombe un joli lac cerclé
de conifères. Un shak comme on dit
vulgairement. Quatre murs, un toit, un bon plancher ; le tout doit faire
dans les 20 pi X 20 pi gros max. T’as quatre lits superposés. En fait, on
dirait quatre caisses de bois vulgairement assemblées. T’as qu’à apporter ton
matelas de camping. T’as une table avec deux ou trois chaises. Je ne me
souviens plus. Sur cette table, t’as une écorce de bouleau sur laquelle est
écrit quelque chose comme « Faites comme chez vous, mais ne cassez
rien ». T’as une chiotte dehors, un peu à l’écart du chalet. Un siège de
cuvette au-dessus d’un trou à marde, comme on dit aussi vulgairement. La
chiotte est semi protégée par quelques panneaux déglingués par le temps, la
pluie et la neige.
T’as pas de voisin parce que t’es au milieu de rien. T’es sur un
terrain du gouvernement et techniquement, cette construction est illégale. Mais
qui va s’en plaindre ?
Depuis quelques jours, je pense très fort à ce shak. Depuis janvier en fait, depuis qu’il fait continuellement –
435° au soleil. Je me vois très bien là en juillet prochain, ne faisant rien
d’autre que pêcher des truites et des brochets et puis ne pas avoir froid.
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