jeudi 15 novembre 2012

Tiens! j'ai du thym


Pendant son séjour à Montréal, j’ai hébergé le collègue de travail de mon frère. Un chic type. Son passe-temps préféré est l’horticulture. Du coup, il m’avait acheté un plan de thym parce que je toussais beaucoup ces jours-là, résultat d’un rhume qui n’en finissait plus de finir. Il disait que le thym, quand on le prenait en tisane, ça atténuait la toux. Preuve en fut faite quelque temps plus tard lors d’une bouffe entre amis. G..., une amie et collègue, toussait aussi beaucoup pour la même raison que moi et sans doute aussi par un échange involontaire de microbes entre nous. (Échange chaste de microbes devrais-je ajouter pour tuer dans l’oeuf toute possibilité de rumeurs inconvenantes) Mon invité lui prépara une de ses tisanes de thym et puis merde, ça marchait son truc. Je me suis promis de l’essayer moi aussi, mais vous savez comment ça se soigne un mec... ça remet tout à plus tard et puis finalement t’attends que ça passe en buvant du vin et en fumant des clopes. 
Tant que mon invité était là, le plan de thym était joyeux et en santé. Mais une fois l’invité parti, une grave question se posa à moi : comment je vais faire pour maintenir ce machin en vie? Du coup, j’ai demandé à ma voisine aux tomates qui, bien que spécialiste en tomates, en connaît aussi un peu sur tout ce qui peut pousser en ce bas monde et qui nécessite de l’eau pour le maintien de la vie florale. Elle m’a d’abord conseillé de la rentrer dans la maison parce que les nuits commençaient à devenir froides et puis après, je me souviens plus. Elle m’a sans doute parler du comment et du pourquoi de l’arrosage, mais je dois avouer que je n’écoutais sans doute déjà plus, étant totalement largué par cette conversation hautement trop technique pour voilà-t-y pas moi. 
J’ai déposé le plan près de la fenêtre en me promettant que j’allais sérieusement m’occuper de lui et puis voilà quoi, des jours ont passé avant que je ne repense à ce putain de plan. Quand ça m’est revenu, je veux dire quand je me suis rappelé que j’avais un plan de thym et que ce machin avait sans doute besoin d’eau, je me suis mis à regarder ça de très près et j’ai constaté qu’effectivement, la chose avait soif. Même que ça urgeait. La pauvre plante, elle s’ennuyait grave de mon invité. Je l’ai donc arrosé avec mon restant de café froid en me disant que dans l’état d’abattement où elle se trouvait, un peu de caféine ne pouvait pas lui faire du mal pour la requinquer. Le lendemain, miracle! Elle avait repris du mieux. Ou enfin, disons qu’elle avait meilleure mine. Je l’ai encore arrosé, mais cette fois avec le restant de bière de la veille. Le surlendemain, de mieux en mieux la coquine. C’est à partir de ce moment que j’ai cessé de lui refiler des psychotropes et que je m’en suis tenu à une prescription classique composée d’eau du robinet. 
Un demi-verre à chaque jour, pas plus. 
Eh ben la coquine, elle va super bien et du coup, je me surprends à la prendre en affection et à la cajoler chaque matin. (Quand je vous disais que mon célibat commence à peser lourd, ce n’était pas des blagues). Même que je me suis surpris l’autre matin à lui parler. 
Si, si! Comme les madames le font! 
Fuck, heureusement que ma fille n’était pas là sinon elle se serait foutue de ma gueule pour l’éternité. 
J’ai même remarqué que ses tiges ont tendance à s’étirer vers la source de lumière. 
Bizarre autant qu’étrange! 
Fascinante observation qui m’a donné envie de faire quelques expériences pour servir éventuellement à l’avancée de la science et de ses domaines connexes, comme l’horticulture, l’écologie ainsi que le comportement social du célibataire en manque de cul. 
Les résultats furent fascinants et je me suis dépêché d’écrire à la revue Science en rêvant en cachette du prix Nobel. J’ai en effet réussi à lui faire faire des tournis de tiges après lui avoir fait subir un demi-tour. 
Voyez la photo : 


Mon but maintenant est de la tourner à chaque jour de manière à lui dessiner des tiges en forme de vagues. Ça va l’amuser de twister comme une plante à go-go pendant que je serai au boulot.

Fuck, je deviens con. 

  • Drrrring...
  • Allô? 
  • Oui I....? Salut, c’est Varice & Versa. J’ai oublié de te dire en te donnant les chocolats que je suis célibataire. 

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