La rue Iberville est encore en chantier. Un nouveau promoteur refait exactement les mêmes travaux qui ont été faits l’an dernier. Ils creusent là où le précédent promoteur a creusé et remplace des conduits d’égout qui avaient déjà été remplacés l’an dernier.
Une histoire de faillite, parait-il, ce qui explique que les précédents travaux avaient duré près d’un an .L’ancien promoteur avait étiré les délais, utilisé des matériaux inadéquats pour finalement tout arrêté en cour de travaux. La rue fut paralysée de septembre à août occasionnant des perturbations aux effets domino.
Aujourd’hui, le nouvel entrepreneur reprend tout le travail. Curieusement, tout est fait avec une rapidité qui étonne. La portion Iberville entre Marianne et Rachel par exemple, elle vient d’être achevée en moins de deux semaines alors cette même section avait pris des mois l’an dernier. Ils en sont maintenant dans la dernière section, entre Mont-Royal et Marianne. Les conduits sont déjà posés et ils en sont au stade du recouvrement. Moins d’une semaine vient de s’écouler. À ce rythme, ils auront terminé l’ensemble des travaux dans une quinzaine de jours tout au plus.
Même boulot avant la Commission d’enquête sur la corruption dans le domaine de la construction : 11 mois.
Après le début de la Commission : moins de 2 mois.
Et je répète, c’est le même boulot. Même trous à creuser, mêmes conduits à remplacer, même charge de travail. Différence de 9 mois avant et après.
Multipliez maintenant ces chiffres par le nombre effarant de travaux et de chantiers sur l’île de Montréal et on comprend pourquoi Montréal est en quasi-faillite depuis des années.
Ces gens qui défilent l’un derrière l’autre devant la juge Charbonneau doivent payer. Non seulement doivent-ils rembourser les sommes qu’ils ont volées aux citoyens, mais ils devraient aussi faire un long séjour derrière les barreaux.
Mon petit doigt me dit cependant que ça n’arrivera pas. Oui bon, deux ou trois boucs émissaires peut-être vont payer chèrement leur saloperie, mais ce seront les pions sans importance. Les gros poissons, les Vaillancourt, Tremblay, Catania, Zampino et autres parasites du même acabit s’en sortiront avec une petite tape sur les doigts.
Ils ont la chance d’appartenir à la même famille de privilégiés que ceux qui les jugent. Ça se protège entre eux ce monde-là. Je vois mal un mec qui peut prendre le téléphone et parler directement au Maire de Montréal ou au premier ministre du Québec se faire condamner à trois ou quatre ans de prison. Je vois mal une madame Normandeau ou une madame Beauchamp, deux ex-ministres proches de monsieur Charest, aller croupir dans une cellule même si elles faisaient bon ménage avec la mafia et qu’une partie de l’argent volé aux citoyens servait à renflouer les dépenses de leur campagne électorale.
On ne verra pas ça. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. D’ailleurs, il serait très étonnant de les voir témoigner à la Commission. Ni elles ni monsieur Charest bien sûr.
Trop gros, trop puissants, trop protégés.
Mais des petits pions, d’obscures fonctionnaires, le menu fretin, ça oui. Juste pour donne une illusion de justice.
C’est comme ça que ça va se passer.
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