mardi 17 mai 2011

Leçon de cinéma

Puisque vous avez été gentils pendant mon absence, on va jouer à un jeu. On va étudier l’apport de la trame sonore dans la dynamique dramatique au cinéma. Voici un clip. Vous allez d’abord le regarder une fois en coupant le son. Puis repassez-le une seconde fois, mais en mettant le volume au max.

Ne trichez pas. Allez-y. J’attends.




Alors?

Ça fesse dans l’dash comme on dit n’est-ce pas?

Vous venez d’assister à l’une des plus belles scènes finales de toute l’histoire du cinéma . Mais qu’aurait été cette scène sans la musique? Ou une autre musique?

On a ici une combinaison sublime entre l’image et la musique. Une complicité parfaite.


Écoutez cette trompette bordel de merde!!!

Quelle intensité! Quelle émotion! Une superbe montée dramatique sonore!

Et puis ces images!


Symbolisme: Apparition divine. Dans le chaos funeste surgit la lumière salvatrice. Le vent de la justice souffle sur un monde corrompu par le péché. Vision manichéenne de Sergio Leone : Le bien et le mal se confrontent dans l’apothéose. L’ange vengeur incarné par Clint Eastwood décide de descendre jusqu’en enfer pour châtier les démons et sauver le juste martyrisé. (Arrêtez moi ciboire!!)


Observez le mouvement de Clint Eastwood à 1 min 10 s... ce déplacement de front vers la caméra... caméra qui est posée au sol. Il marche et s’avance jusqu’à ce que l’écran ne montre plus que ses pieds. Puis coupe! On enchaîne sur un plan identique, mais cette fois sur les pieds du méchant. Puis coupe encore et on passe aux pieds de Eastwood immobiles (la détermination tranquille!) Puis coupe à nouveau et retour sur les pieds du méchant qui se déplacent et qui sont suivis des pieds des autres méchants qui vont se placer pour l'ultime confrontation.


Des pieds en gros plan ostie de sacrament!!!! Juste des osties de pieds! Personne n’avait pensé à ça avant Leone.

Juste avec cette petite séquence (une parmi des dizaines dans ce film devrais-je dire) tournée en1963, le cinéma venait d’entrer dans la modernité que nous connaissons maintenant.


Maintenant allez en paix mes enfants et appréciez le cinéma italien.

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