mardi 5 avril 2011

Casablanca 3

J’ai pas encore trouvé Humphrey Bogart et je ne crois pas y arriver pendant ces trois jours à Casablanca (Casa pour les intimes.) Mais des chiens errants, des chats aux oreilles déchirées, des rabatteurs de boutiques qui se disent tous «amis des Canadiens et que tu devrais venir voir la boutique de mon cousin Rachid qui est juste à côté», ça oui, on en a trouvé.

Casa n’est pas une belle ville et on comprend vite pourquoi on y dit dans les guides qu’on ne manque rien en ne s’y attardant pas. Mais bon, pour un platopithèque comme me voilà-t-y pas, toucher pour la première fois le sol de l’Afrique, et que ce soit à Casablanca ou ailleurs, c’est trop génial. Un peu comme si un Casablancais débarquait demain matin à Sherbrooke ou à Trois-Rivières pour son premier tour de piste en Amérique.

Oui d’accord, la ville est laide mais comme on dit, le monsieur est content.

Très.


La médina de Casa est, dit-on, toute petite en comparaison à celle de Fès ou encore celle de Marrakech. Autrement dit, c’est une médina parfaite pour se pratiquer avant de se lancer dans les autres, les plus grandes, les plus vastes, les plus déroutantes comme celle de Marrakech. Mais même petite, l’effet de la médina de Casa est saisissant pour un Nord Américain, dépaysant, totalement surréaliste et reste une expérience hors du commun. Passer dans ces ruelles étroites, labyrinthiques (claustrophobes s’abstenir) et croiser des bouchers en action qui découpent leur viande devant toi, des poules qui tombent de leur cage et qui se font ramasser comme on ramasserait un torchon qu’on a échappé, des chats affamés qui reluquent les poissonniers, des enfants sales, mais heureux qui jouent au foot, des types louches qui te regardent passer avec ta gueule d’occidental et tes cheveux blonds qui sentent le fric, les odeurs de pisse et de merde mélangées avec celles des parfums bon marché vendus sur les étales, les bruits, les couleurs, les gueules pas possibles que tu croises... passer dans ces ruelles en fin de journée alors que le matin encore, tu étais dans ta petite vie de Montréalais, c’est quelque chose.

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