jeudi 30 septembre 2010

La cavalerie (3)

Censuré

mercredi 29 septembre 2010

La cavalerie (2)

Censuré

lundi 27 septembre 2010

La cavalerie

Censuré

Retour au boulot et de ces choses qui vont avec.

Censuré

mardi 14 septembre 2010

dimanche 12 septembre 2010

Journal d’un vrai-faux SDF (2ème partie)

M... habite une jolie maison où il y a un pommier dans la cours arrière. Dans ce pommier, il y a des milliers et des milliers de pommes qui tombent toute la journée, sans arrêt et sans se fatiguer depuis les dernières semaines. Les pommes qui tombent toute la journée, je dois les ramasser en fin de journée. Ou les matins, c’est selon ma décision. C’est mon boulot. Ça et arroser les plantes. Ainsi, je peux loger ici pendant qu’elle est en France.

C’est l’arrangement.

Dans le fond de la cours, il y a un autre arbre qu’elle vient de planter pour se faire de l’ombre l’été et surtout pour se cacher des voisins qui ont la mauvaise habitude d’habiter derrière sa cours. Mais je crois que ça va prendre encore quelques années avant d’y arriver. Mais M... est du genre patiente. Elle a baptisé son arbre «Cuty» et je dois aussi m’occuper de lui au passage, question de lui donner la ration d’eau nécessaire pour sa fabrication d’ombre future.

J’arrose donc Cuty et je ramasse les pommes de Napoléon. Parce son pommier, j’ai décidé de l’appeler ainsi: Napoléon.

Napoléon Pommier.

C’est de l’humour horticulto-historique. Je suis très fort là-dedans.


Je dis que je loge ici mais en fait, je n’utilise qu’un tout petit espace dans la cuisine. Question de ne pas trop m’éparpiller et de ne pas trop laisser traîner de trucs. Car je me connais, si jamais je commence à faire comme chez moi, dans moins de deux semaines cette maison respectable ressemblera à une porcherie digne d’une chambre d’équipe de hockey après une rude partie éliminatoire. Je dois contenir mes réflexes et ramasser au fur et à mesure. Ce qui me cause moult maux de dos et autant de migraines.

Ramasser, ranger, frotter et laver des trucs cons et sans vie comme le plancher ou les vitres, ce n’est pas mon fort. On devrait interdire la poussière dans ce pays et on se demande bien pourquoi on paie nos ministres aussi grassement si c’est pour passer l’aspirateur nous-même. Je vous le demande braves gens.

Aussi, pour mon prochain logement, j’ai bien l’intention d’embaucher une femme de ménage qui viendra ramasser mon linge sale à toutes les semaines. Quelque chose comme une grosse madame mexicaine comme dans le film Babel. Elle ne parlerait qu’espagnol et dirait toujours «si si senior» chaque fois que je lui dirais des trucs comme «Consuella, vous avez pensé à appeler ma secrétaire pour lui dire que je serai en retard?» À Noël, comme elle serait toute seule avec sa fille de 20 ans et sans ressource à part la maigre paie que je lui donnerais, je l’inviterais à mon réveillon et elle en serait touchée pour le reste de l’année. Moi, hypocrite comme pas un, je ne l’inviterais que pour avoir l’occasion bien sûr de reluquer le cul de sa fille qui se trouverait comme par hasard à être incroyablement belle mais démunie socialement à cause d’une maladie rare mais terrible qu’elle aurait chopé dans sa jeunesse et qui lui ferait comme des angoisses chaque fois qu’elle se retrouverait en société mais qu’elle ne serait pas conne pour autant vu qu’elle aurait étudiée en secret tout pleins de trucs profonds comme la philosophie, le latin, l’algèbre, le grec ancien, l’astronomie ou la cuisine moléculaire mais que je serais le seul au monde à avoir deviné son terrible secret et que forcément, elle en pincerait un peu pour moi vu que ça serait un peu grâce à moi et aux 50$ par mois que je donnerais à sa mère pour laver mes bobettes qu’elle aurait pu s’acheter tout ces livres qui l’auraient rendue si brillante tout en ayant des gros totons. Consuella s’en douterait bien un peu mais justement, elle pousserait sa fille dans mes bras un peu maigres (mais quand même sérieusement musclés par endroits et tout à fait visible à l’oeil nu lorsqu’un éclairage propice le permet) parce qu’elle m’aimerait bien, ou alors par crainte d’une dénonciation de ma part au bureau de l’immigration dont les agents sont devenus particulièrement zélés depuis que Harper a transformé ce pays en système totalitaire. Enfin, c’est à ce genre de choses que je pense lorsque je me prends à rêver du jour où j’aurai mon prochain logement.


Je dis que je loge ici mais en fait, je n’utilise qu’un tout petit espace dans la cuisine. Mais je prends aussi des douches à l’intérieur desquelles je chante des chansons. À cet effet, je dois dire que M... utilise des tas de savons fucked up qu’on se demande bien c’est qui le gugus qui construit des savons dans des matières brunâtres comme en voilà t-y pas et dans des formes étranges et non conventionnées par les fabricants de savons habituels. Y en a un, j’vous dit même pas, qui est carré avec des craquelures inquiétantes dedans et que quand tu le prends dans ta main, il te regarde menaçant en ayant l’air de dire quelque chose comme «Vas-y trou d’cul! Frotte moi contre ta peau si t’as pas la chienne!» On dirait de la kryptonite ou j’sais pas quoi mais en tout cas, ça doit forcément éclairer dans la nuit et ça doit assurément irradier le jour. C’est pas un savon, c’est du concentré d’Hiroshima mais sans doute confectionné avec des produits 100% naturel.

Même chose pour les shampooings. Tenez, et juste pour vous montrez que je n’invente rien, je viens de prendre une bouteille au hasard sur la petite tablette portative accrochée au pommeau de douche. Je regarde l’étiquette et c’est écrit «Shampooing vitaminé à la pulpe de cédrat».

Kossé ça tabarnak d’la pulpe de cédrat??? (1)

Va savoir, du cédrat en pulpe, c’est peut-être juste la même ostie de patente chimique qu’on retrouve dans du shampooing normal mais que le jeune marketing man de la compagnie a décidé d’écrire sur l’étiquette le nom scientifique de sa cochonnerie et du coup, d’augmenter le prix de son produit parce que ça fait exotique et que ça va se vendre auprès de la clientèle féminine. Parce que faut être une fille pour acheter des gogosses comme ça, du savon carré brun et du shampooing à la pulpe de cédrat. Je ne connais en effet aucun gars au monde qui irait s’acheter du shampoing vitaminé à la pulpe de cédrat. En tout cas les types qui se promènent en 4X4 à St-Zénon, je suis certain qu’ils ne se lavent pas les cheveux avec du shampooing vitaminé à la pulpe de cédrat. Sinon on les retrouveraient criblés de balles au matin. Y z’aiment pas les mecs qui se lavent les cheveux avec du shampooing vitaminé à la pulpe de cédrat à St-Zénon. Y tiennent à la réputation de leur village. «C’est pô un village de fifis icitte!!»


Je dis que je loge ici mais en fait, je n’utilise qu’un tout petit espace dans la cuisine. Et dans la cuisine justement, il y a un poste de radio qui est toujours positionné à l’indicatif de Radio-Canada. La cuisine est peinte en bleu et blanc. Un bleu ciel et un blanc... heu... blanc quoi. Une table de cuisine longue et toute noire. Au bout de cette table, un bouquet de roses séchées y trônent depuis juin dernier. Cadeau de moi à son anniversaire. Ça me fait quelque chose qu’elles soient encore là malgré leur sécheresse. On dirait que M... en a été touché grave. Faut la comprendre, ça m’arrive si peu souvent de faire ça. Ce n’est pas que je n’aime pas donner des bouquets de fleurs à une fille, au contraire, c’est toujours agréable de voir l’effet que ça produit. Mais ce qui m’énerve, c’est de les acheter. Ceux qui vendent des fleurs (des fleuristes je crois) te demandent toujours des tas de questions que ça te fait chier de répondre. Moi, dans ces cas-là, je grogne. Je grogne non pas parce que je suis en colère, mais parce que j’ai honte d’acheter des fleurs et que j’ai juste hâte de crisser mon camp de leur boutique. Je ne sais pas pourquoi, mais quand j’entre chez un fleuriste, j’ai la même sensation que d’entrer dans une boutique de vêtements féminins. Je ne m’y sens pas à l’aise.


- C’est pour une occasion spéciale?

- Mgrrrgeul..

- Vous voulez ajouter une carte avec un mot?

- Harrgnnharggn...


Et puis j’ai horreur de me promener avec un bouquet de fleurs en public. Ça engourdie le bras parce qu’il faut le tenir droit devant soit dans une position qui n’est pas normale. Tu ne peux pas mettre ce truc dans ta poche et on se demande bien pourquoi on paie nos ministres aussi grassement si c’est pour porter nos bouquets de fleurs nous-même. Je vous le demande braves gens. Sans parler que tout le monde te regarde. J’ai horreur quand les gens me regardent. Ça vient d’une maladie rare mais terrible que j’ai chopé dans ma jeunesse et qui me fait comme des angoisses chaque fois que je me retrouve en société. Dans la vie, quand je marche sur le trottoir ou ailleurs où il y a des gens qui respirent autour de moi, je veux simplement être une ombre. Je ne veux pas qu’on me remarque. Je déteste être remarqué. Je déteste qu’on me parle ou qu’on me scrute. Je ne veux être scruté que par ceux que j’aime et en qui j’ai confiance. C’est comme acheter du papier cul. J’ai toujours l’angoisse de tomber sur une caissière-femme et du coup, je me dis que la fille elle va bien voir que j’achète du papier cul et que forcément, elle va m’imaginer en train de chier et ça me fait paniquer. À la place, j’achète des papiers mouchoirs ou des filtres à café. C’est un peu plus rugueux mais comme on dit, ça fait la job et ça évite des tas de problèmes existentiels. Mais bon, on a pas le choix, quand on fréquente une fille, tôt ou tard, faut acheter des fleurs. C’est con, mais c’est comme ça parce que les filles n’aiment pas qu’on leur achète des bâtons de hockey ou d’autres chose utiles. (C’est tellement compliqué les filles!) C’est bien connu et c’est une loi universelle que les filles adorent les bouquets. C’est tout con et on se demande bien pourquoi. Moi, je ne vois pas la différence entre une rose et un brocoli sauf que le brocoli est plus utile étant donné ses qualités nutritives. Mais allez savoir, les filles te trouveront toujours plus fréquentable si tu leur arrive avec des fleurs plutôt qu’avec un brocoli. Pourtant, les deux poussent dans la terre exactement de la même manière.

Étrange n’est-ce pas?

Enfin, bref, c’est pour ça qu’il ne faut pas trop leur en donner et qu’il faut doser ce genre de cadeau. Trop, c’est gâcher l’effet et quand vient le temps de te faire pardonner un truc, si t’as passé tes huit derniers mois à lui acheter des fleurs comme ça, gratuitement, t’es baisé parce que ton bouquet ne veut plus rien dire. Et inutile de dire que le brocoli ne t’aidera pas non plus. Ni même le pied de céleri ou le sac de patates. Il faut doser les bouquets de fleurs je te dis!

Y a que trois moments dans l’année où tu peux acheter des fleurs à ta copine et garder un certain contrôle sur ton couple. Pas plus!!! Sinon t’es dans la merde!

Ces trois occasions sont: (Prenez des notes jeunes hommes!)

1- À son anniversaire. (Facultatif. Un souper au resto peut aussi très bien compenser.)

2- Pour fêter l’anniversaire du début la relation. (Incontournable sinon t’es mort.)

3- Quand t’as couché avec sa meilleure amie et que tu veux te faire pardonner.

Moi ça va, on est pas amoureux l’un de l’autre même si y a des moments où j’ai drôlement hâte de la revoir et vice versa je crois parce que bon, on ne se fait pas chier tous les deux et on rigole vraiment bien quand on est ensemble malgré ses shampooings vitaminés à la pulpe de cédrat et malgré le fait aussi qu’elle mange cosmique. (Lire qu’elle mange des tas de trucs weirdos qu’elle achète dans les épiceries de produits naturels où ceux qui te servent sont maigres et ont le teint vert mais qui te disent toute de même avant de s’évanouir que de manger des noix et de la luzerne ça compense en vitamine B12-Z-paragraphe-calorique-énergétique pour la viande que tu ne mangeras pas.) Mais je dois quand même porter certaines attentions à notre amitié singulière et c’est pour ça que lors de son anniversaire en juin dernier, je lui ai acheté des roses que j’ai porté moi même dans mon bras tout en baissant la tête et en me couvrant le visage de mon autre main pour que personne ne me remarque. Mais de revoir ces mêmes fleurs là, trois mois plus tard et aussi sèches que la chemise de l’archi duchesse, ça me fait quelque chose.

Peut-être que c’est pour penser à moi quand je ne suis pas là?



  1. Cédrat: Nom masculin, fruit de cédratier, voisin du citron.

dimanche 5 septembre 2010

Journal d’un vrai-faux SDF. 1ère partie.

Résumons: J’aurai mon nouveau logement autour du 1er novembre. Peut-être avant si tout va bien. Mais en attendant, je devais vider mon ancien. Ce qui fut fait le dernier weekend du mois d’août. Résultat: Mes effets sont dans un entrepôt et je dois trouver un moyen de passer ces prochaines semaines sans trop me faire chier pour le logement.


Avant-hier chez une amie partie un mois en France et qui me laisse son logement pour que je puisse y arroser les plantes, hier à mon chalet et aujourd’hui chez mes parents. Ça risque d’être ma routine pour les prochains jours.


J’ai des vêtements partout. Au chalet, chez mes parents et chez mon amie. J’ai de la crème à café et du café partout aussi, mais je traîne avec moi ma cafetière expresso au cas où. (On ne sait jamais si qui on peut tomber) . Comme je traîne toujours avec moi mon ordi, mes papiers pour le boulot ainsi que deux sacs dans ma voiture: l’un avec des vêtements propres et l’autre forcément avec des vêtements moins propres. Le premier se transvide quotidiennement dans le second au fur et à mesure que j’use bobettes et chaussettes. Quand le second devient plus gros que le premier, un voyant rouge s’allume symboliquement dans mon esprit et me dit que je vais manquer de sous-vêtements propres sous peu.

Ainsi, quand la jungle de la vie me tient éloigné d’une machine à laver pour quelques jours, je dois trouver le feng shui intérieur pour parvenir à suer le moins possible et pouvoir du même coup prolonger la propreté relative de mes vêtements. L’exercice consiste à ne suer que d’une aisselle à la fois. Ça demande de la concentration soutenue et une force de caractère exceptionnelle. Pour y arriver, je dois puiser mon énergie «anti-odeur-de-d’sous-de-bras» dans le grand cosmos (qui se trouve, bien sûr, dans l’invisibilité des choses) en pratiquant une forme de yoga extrême qui consiste à visualiser la mort et la vie selon le point de vue philosophique d’une aisselle (de pompier).

Plus facile à dire qu’à faire et certainement tout aussi difficile à suivre du point de vue du lecteur que vous êtes.

J’en conviens.

Pour ne suer que d’une aisselle à la fois, il faut grosso modo activer la partie gauche du cerveau pour en faire suer la droite, et la partie droite du cerveau pour en faire suer la gauche. Je ne sais pas trop pourquoi, mais c’est toujours comme ça avec le cerveau. La droite intérieure se connecte toujours avec la gauche extérieure et inversement, mais pas l’inverse et surtout pas la tête en bas, sinon les aisselles risquent de puer des pieds et là, c’est le bordel pour te-me-le refeng shuer tout ça selon l’ordre cosmique des choses universelles qui te bousculent l’équilibre planétaire, j’te dis même pas!

C’est une simple question d’aisselle de valeurs, disent certains des plus sages.

Facile à dire, ouais!


Ainsi donc, et pour les prochaines semaines, j’écrirais ici de manière plus ou moins régulière mes péripéties abracadabrantes de vrai-faux SDF aux prises avec l’adversité locative des choses.