Ils sont jeunes. Enfin, pas très vieux. Disons quelque chose entre 25 et 35 ans. La plupart travaillant avec moi. Ils m'ont invité à jouer au hockey balle avec eux dans un gymnase.
Hockey balle?
C'est encore plus facile que le hockey sur glace et dans ma vie, j'ai joué des milliers et des milliers d'heures. Ça ne devrait pas être trop pénible me suis-je dit. Mais en même temps, j'avais un doute. J'ai quand même 46 ans, je fume un paquet de clopes par jour et je ne crache pas sur le bon vin.
Allais-je tenir le coup pendant deux heures de temps?
Oui, sans doute si je m'économise, me disais-je naïvement.
***
Après 15 minutes, j'ai cru que j'allais crever là, sur le plancher mouillé par ma sueur du gymnase du centre récréatif Rivet.
Et il restait 1heure et 45 minutes à tenir!!
Le hockey balle, j'avais oublié qu'il fallait courir.
Courir.
Courir.
Et courir encore... pendant deux heures.
J'étais tellement épuisé que je n'arrivais même plus à faire le moindre jeu. Mon bâton était lourd et mes mains étaient en béton. Tout ce que je parvenais à faire quand j'avais la balle c'était de la lancer vers le filet et puis fuck off le reste. Qu'ils se démerdent tous!
Le back checking?
Inexistant! J'étais trop occupé à regarder autour de moi pour trouver un coin confortable où je pourrais me péter ma crise cardiaque sans faire chier personne.
***
Après la première pause, ça allait un tout petit peu mieux mais j'envisageais encore très sérieusement la possibilité de les laisser tomber. Puis, peu à peu, et après la deuxième pause, je suis parvenu à trouver une sorte de rythme qui me convenait parfaitement. Je revenais dans ma zone en marchant et je ne courais que lorsque je n'avais pas d'autre choix. Un peu comme un centre au soccer.
Et puis comme par miracle, c'est revenu tout doucement. Le souffle, étonnamment, n'était pas trop mal mais les jambes! Bon dieu les jambes! Qu'est-ce qu'elles étaient lourdes! Je n'arrivais pas à suivre les autres et c'était particulièrement frustrant. Mais quand j'avais la balle, là oui, ça allait encore. Des gestes mille et mille et mille fois répétés jusqu'à l'âge de 23 ou 24 ans me revenaient sans que je n'ai à les commander; ce qui m'a aidé à tenir mon bout. Pour ça, j'étais content. Je crois qu'il y a un mot pour ça : réflexe musculaire. De vieux, de très vieux réflexes qui se réveillaient après un trop long sommeil.
***
Puis dans le dernier trente minutes, et quoi que je sentais que mes jambes hésitaient entre se liquéfier carrément ou m'envoyer une mise en demeure, je me suis mis à jouer un peu mieux et à contrôler un peu plus mes actions. Je n'avais plus l'air d'un clown sur je le jeu et même que je suis parvenu - par un immense orgueil - à préparer quelques jeux qui ont menés à des buts. J'en ai marqué un d'ailleurs dont je ne suis pas peu fier parce que j'ai pu la diriger exactement là où je voulais. Je contournais le but et en revenant devant le filet, j'ai vu que le gardien était mal positionné. Je n'ai pas paniqué et je n'ai eu qu'à soulever la balle délicatement pour la placer entre l'épaule et le poteau du filet.
En douceur.
Ça m'a fait très plaisir même si l'action ne changera absolument rien à la fluctuation incessante du prix du baril de pétrole.
Ce que je veux dire c'est que malgré des poumons carbonisés, des jambes en compote, une séparation de près de 20 ans entre mon bâton de hockey et moi, une différence d'environ 10 ans entre moi et le plus vieux de ces messieurs, j'ai pu la mettre dedans exactement comme je l'ai "flairé" une fraction de seconde avant d'agir. Autrement dit, ce n'est pas tout à fait effacé en moi. C'est encore là, quelque part et ça ne faisait que sommeiller.
***
J'écris ça alors que j'ai le pied droit enveloppé dans une bande velpeau, le gauche boursouflé à cause des ampoules, les cuisses en feu et les épaules molles. J'ai eu du mal à monter les escaliers. Ça me faisait mal partout.
C'est qu'ils sont jeunes les salauds. Enfin, pas très vieux. Disons quelque chose entre 25 et 35 ans.
Hockey balle?
C'est encore plus facile que le hockey sur glace et dans ma vie, j'ai joué des milliers et des milliers d'heures. Ça ne devrait pas être trop pénible me suis-je dit. Mais en même temps, j'avais un doute. J'ai quand même 46 ans, je fume un paquet de clopes par jour et je ne crache pas sur le bon vin.
Allais-je tenir le coup pendant deux heures de temps?
Oui, sans doute si je m'économise, me disais-je naïvement.
***
Après 15 minutes, j'ai cru que j'allais crever là, sur le plancher mouillé par ma sueur du gymnase du centre récréatif Rivet.
Et il restait 1heure et 45 minutes à tenir!!
Le hockey balle, j'avais oublié qu'il fallait courir.
Courir.
Courir.
Et courir encore... pendant deux heures.
J'étais tellement épuisé que je n'arrivais même plus à faire le moindre jeu. Mon bâton était lourd et mes mains étaient en béton. Tout ce que je parvenais à faire quand j'avais la balle c'était de la lancer vers le filet et puis fuck off le reste. Qu'ils se démerdent tous!
Le back checking?
Inexistant! J'étais trop occupé à regarder autour de moi pour trouver un coin confortable où je pourrais me péter ma crise cardiaque sans faire chier personne.
***
Après la première pause, ça allait un tout petit peu mieux mais j'envisageais encore très sérieusement la possibilité de les laisser tomber. Puis, peu à peu, et après la deuxième pause, je suis parvenu à trouver une sorte de rythme qui me convenait parfaitement. Je revenais dans ma zone en marchant et je ne courais que lorsque je n'avais pas d'autre choix. Un peu comme un centre au soccer.
Et puis comme par miracle, c'est revenu tout doucement. Le souffle, étonnamment, n'était pas trop mal mais les jambes! Bon dieu les jambes! Qu'est-ce qu'elles étaient lourdes! Je n'arrivais pas à suivre les autres et c'était particulièrement frustrant. Mais quand j'avais la balle, là oui, ça allait encore. Des gestes mille et mille et mille fois répétés jusqu'à l'âge de 23 ou 24 ans me revenaient sans que je n'ai à les commander; ce qui m'a aidé à tenir mon bout. Pour ça, j'étais content. Je crois qu'il y a un mot pour ça : réflexe musculaire. De vieux, de très vieux réflexes qui se réveillaient après un trop long sommeil.
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Puis dans le dernier trente minutes, et quoi que je sentais que mes jambes hésitaient entre se liquéfier carrément ou m'envoyer une mise en demeure, je me suis mis à jouer un peu mieux et à contrôler un peu plus mes actions. Je n'avais plus l'air d'un clown sur je le jeu et même que je suis parvenu - par un immense orgueil - à préparer quelques jeux qui ont menés à des buts. J'en ai marqué un d'ailleurs dont je ne suis pas peu fier parce que j'ai pu la diriger exactement là où je voulais. Je contournais le but et en revenant devant le filet, j'ai vu que le gardien était mal positionné. Je n'ai pas paniqué et je n'ai eu qu'à soulever la balle délicatement pour la placer entre l'épaule et le poteau du filet.
En douceur.
Ça m'a fait très plaisir même si l'action ne changera absolument rien à la fluctuation incessante du prix du baril de pétrole.
Ce que je veux dire c'est que malgré des poumons carbonisés, des jambes en compote, une séparation de près de 20 ans entre mon bâton de hockey et moi, une différence d'environ 10 ans entre moi et le plus vieux de ces messieurs, j'ai pu la mettre dedans exactement comme je l'ai "flairé" une fraction de seconde avant d'agir. Autrement dit, ce n'est pas tout à fait effacé en moi. C'est encore là, quelque part et ça ne faisait que sommeiller.
***
J'écris ça alors que j'ai le pied droit enveloppé dans une bande velpeau, le gauche boursouflé à cause des ampoules, les cuisses en feu et les épaules molles. J'ai eu du mal à monter les escaliers. Ça me faisait mal partout.
C'est qu'ils sont jeunes les salauds. Enfin, pas très vieux. Disons quelque chose entre 25 et 35 ans.
1 commentaire:
Ce que j'ai ri......Vraiment Varice !!!!!
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