vendredi 22 janvier 2010

En kovalisant avec Victor.

La kovalisation de ma sexualité telle que décrite dans le texte précédent, tient d'un petit courriel rédigé à l'attention d'une amie. Ce qui est curieux, c'est que le texte n'avait aucun rapport avec les choses de la pudeur intime qui s'échangent généralement sous des draps et même parfois sur le plancher (ou encore sur la table de la cuisine en pimentant le tout avec de la farine de blé entier et un zest de sauce au soja, tout dépend de l'ardeur des participants en présence.) Je racontais mes exploits de patineur un peu rouillé lorsque j'ai rechaussé mes patins cette semaine. Elle a trouvé la chose jolie et m'a demandé de la glisser sur mon blogue. Alors moi, fin stratège, j'en ai profité pour te kovaliser tout ça en une sorte de petite poésie de fin de soirée faite de glace et de rondelles d'où émerge une indéniable connotation coquine rendant gloire à son corps et aussi à elle qui y vit dedans.
Il faut dire que j'avais un petit coup dans le nez et forcément, ça ampute certains mécanismes reliés à la retenue. D'autant plus que je sais que ma maman vient lire mes conneries et parfois, en sachant qu'elle est là, pas trop loin derrière l'écran froid de mon ordi et qu'elle se tape mes textes, il m'arrive de me demander si je ne devrais pas faire un peu plus attention aux sujets abordés dans mes pages. Le délire littéraire, c'est pas toujours évident quand il nous semble entendre les click-click-click de la souris de maman par dessus notre texte.
Mais d'un autre côté, tout ça c'est pour rire et puis c'est sympa qu'elle puisse voir quel espèce d'énergumène je suis entre les oreilles. (Je te jure maman que c'est pour rire!!! Je n'ai jamais zambonisé les filles!! Ou alors elles sentaient pas bon. Ou alors j' ai oublié.)

L'image des Kovalèvres, j'étais très fier d'avoir trouvé ça tout seul.
- C'est fort mon ami. Très fort même.
- Merci mais vous êtes qui vous?
- Hugo. Victor de mon prénom.
- Z'êtes pas un peu mort déjà?
- Mon corps seulement, mais mon esprit vit toujours.
- Ah ouais? Où ça?
- Dans la lettre K qui s'est décollée de votre clavier.
- Vous... vous êtes mon K? Pas possible!! D'ailleurs, je l'ai échappé dans mon jus d'orange ce matin.
- C'est que je suis votre K jus d'orange en quelque sorte.
- Vous êtes donc mon K! Je n'en reviens tout simplement pas!
- Oui fiston, K comme dans Kovalisation de la littérature française du XIXe siècle.
- Ah bon... et ça veut dire quoi ça?
- J'sais pas mon ami, mais c'est fort. Très fort même. C'est comme vos Kovalèvres. Nous savons vous et moi que beaucoup trouvent ça parfaitement idiot, enfantin et un brin bite-poil-cul, mais ne vous laissez pas abattre par la critique.
- Merci... j'avais aussi pensé à civet de kovalièvre de même que j'aurais été tenté de parler de ses habitudes matinales lorsqu'elle se kovalève du bon pied le matin.
- Na... croyez-moi, l'humour fin contenu tout au long de votre magnifique texte en aurait lourdement pâti.
- Vous croyez?
- Ne suis-je pas Victor Hugo?
- Oui, c'est vrai. Désolé.
- Ce n'est rien. Mais ne recommencez plus. Et puis ce texte que vous lui aviez envoyé, peut-on le voir justement?
- Si vous voulez. Tenez, le voici.

Ce soir, après avoir rédigé quelques rapports de la plus haute importance à mon bureau du Mousse Café, j'ai enfilé mes patins d'argent et je me suis payé quelques tours de patinoire. Au début, mes mollets chancelants semblaient rébarbatif à l'idée de se mouvoir sur la glace (au demeurant fort mauvaise) du parc Molson. Puis j'ai réalisé que j'avais mal attaché mes patins. Après avoir ajusté la chose selon des standards très précis, dieu du ciel que ça glissait bien! T'aurais dû voir les arabesques et les virages en coups de ciseaux.
Mais après une vingtaine de minutes, ça me démangeait trop et je me sentais tout nu à patiner comme ça, avec rien dans les mains. Alors même si c'est strictement interdit par la loi, j'ai trottiné vers ma voiture et j'ai pris mon bâton de hockey et une rondelle.
Putaigne de putaigne! Je ne te dis pas la rouille dans ces feintes naguère si savantes. C'est fou comme je me sentais étranger de mon corps. Je n'arrivais plus à patiner avec la rondelle sans la regarder comme au bon vieux temps. Dès que mes yeux la quittait, j'en perdais le contrôle. Mais petit à petit, tel un Kovalev d'Hochelaga-Maisonneuve, je me suis mis à retrouver de vieux réflexes. Et puis j'ai réalisé que mon bâton était un peu trop grand, moi qui aimait tant le couper au maximum pour mieux le manier. (Bâton long pour ceux qui préfèrent les lancers frappés, - ces rustres - et bâton court pour ceux qui préfèrent le maniement et le jeu scientifique.... comme moi.... hum!)
(Attends, je vais retirer mon riz du feu et je reviens.)
Je me suis quand même surpris à retrouver rapidement certains gestes et certaines petites "passes" avec la rondelle (bâton-patin-bâton) qui faisaient tant rager mes adversaires jadis, quand j'étais jeune et beau.
Mais le gardien du parc, tel les empêcheurs de Kovaliser en rond qu'ils sont tous depuis la nuit des temps, est venu m'aviser que je n'avais pas le droit de jouer au hockey sur une patinoire réservée aux patineurs de fantaisie et autres déviants du même genre. J'ai obtempéré avec grâce et abnégation.

Bon je vais manger.


- Hummm... et c'est tout?
- Ben... heu... ouais.
- Et elle trouvait ça joli?
- Ben ouais.
- Dites-moi fiston, prenez-vous de la drogue parfois?
- Je vous jure que non monsieur Hugo.
- Dans ce cas, vous devriez peut-être envisager la chose. En attendant, moi je me casse d'ici.
- Mais attendez! Revenez! Monsieur Hugo, où allez vous?
- Je retourne voir mademoiselle Juliette Drouet.
- Votre légendaire maitresse qui vous a attendue pendant 50 ans? Mais pourquoi faire?
- Pour me la zamboniser bien comme il faut mon fils.

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