L'écriture d'un roman est un exercice de création qui vous plonge dans une impitoyable solitude. Je suis sur le point d'en terminer un. Mon premier. J'en suis à la quatrième ou cinquième version, je ne sais plus. J'ai perdu le compte. J'ai tellement lu et relu certains passages que j'en ai parfois la nausée. Ce fut une longue, très longue traversée en solitaire.
Il ne me reste qu'un dernier tour de dépoussiérage général, quelques dernières coupes, quelques petits ajustements ici et là et je refile la chose à mon coach et correcteur personnel. Il le passera sous sa loupe implacable, trouvera encore deux ou trois millions de fautes et de coquilles, tout autant d'incohérences et de cocasseries narratives que je devrai encore retoucher mais après ça, je le jure, je ne touche plus à rien. Je le laisserai tel quel. Plus capable d'aller plus loin!
Grosso modo, c'est l'histoire d'un type de 43 ans qui voit sa vie basculer après une séparation douloureuse. Suicidaire, il cherchera de l'aide auprès d'une psychologue nihiliste qui finira par le convaincre que l'humain est fondamentalement mauvais et que le salut de l'homme se trouve dans son individualité et dans sa capacité à dominer ses émotions sans se soucier des codes moraux qui régissent la société. C'est une histoire cynique mais drôle (enfin, je crois) et qui se termine mal et bien à la fois. Il y a des explosions, des effets spéciaux incroyables, de la vulgarité narrative et du cul ici et là mais jamais sans condoms et toujours entre adultes consentants.
Je n'ai pas encore de titre officiel. J'hésite entre quelques uns. J'avais pensé à Fragment d'éternité, mais j'ai vu dernièrement qu'un livre portait déjà ce titre. J'ai aussi pensé à :
Six Milliards d'enculés et moi.
Sale temps pour être heureux.
Les gens heureux me font chier.
Les chroniques d'une sale époque.
Troublants trous noirs. (Mais ça aussi ça déjà été utilisé)
Rémi Bernier au pays des angoisses.
La vague impression d'un Tsunami.
Coup de foudre et coup de foutre (piqué à Pierre Bourgault)
La quarantaine de mes vingt ans.
Poil de couilles blanc.
Pierre Kiroule.
Les bourreaux aussi caressent leur chat après une journée de travail.
La mort est une femme qui vous quitte.
Voici donc en primeur les premières lignes de ce roman.
Il ne me reste qu'un dernier tour de dépoussiérage général, quelques dernières coupes, quelques petits ajustements ici et là et je refile la chose à mon coach et correcteur personnel. Il le passera sous sa loupe implacable, trouvera encore deux ou trois millions de fautes et de coquilles, tout autant d'incohérences et de cocasseries narratives que je devrai encore retoucher mais après ça, je le jure, je ne touche plus à rien. Je le laisserai tel quel. Plus capable d'aller plus loin!
Grosso modo, c'est l'histoire d'un type de 43 ans qui voit sa vie basculer après une séparation douloureuse. Suicidaire, il cherchera de l'aide auprès d'une psychologue nihiliste qui finira par le convaincre que l'humain est fondamentalement mauvais et que le salut de l'homme se trouve dans son individualité et dans sa capacité à dominer ses émotions sans se soucier des codes moraux qui régissent la société. C'est une histoire cynique mais drôle (enfin, je crois) et qui se termine mal et bien à la fois. Il y a des explosions, des effets spéciaux incroyables, de la vulgarité narrative et du cul ici et là mais jamais sans condoms et toujours entre adultes consentants.
Je n'ai pas encore de titre officiel. J'hésite entre quelques uns. J'avais pensé à Fragment d'éternité, mais j'ai vu dernièrement qu'un livre portait déjà ce titre. J'ai aussi pensé à :
Six Milliards d'enculés et moi.
Sale temps pour être heureux.
Les gens heureux me font chier.
Les chroniques d'une sale époque.
Troublants trous noirs. (Mais ça aussi ça déjà été utilisé)
Rémi Bernier au pays des angoisses.
La vague impression d'un Tsunami.
Coup de foudre et coup de foutre (piqué à Pierre Bourgault)
La quarantaine de mes vingt ans.
Poil de couilles blanc.
Pierre Kiroule.
Les bourreaux aussi caressent leur chat après une journée de travail.
La mort est une femme qui vous quitte.
Voici donc en primeur les premières lignes de ce roman.
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Je la vois qui émerge de ce long corridor qui mène sans doute à son bureau. Elle vient à ma rencontre. Normal, je suis là pour ça. N’empêche, elle me fait une curieuse impression. Tailleur sombre, longue jupe grise, chaussures noires, l’oeil foncé, le regard opaque, des cheveux d’ébène rattachés vers l’arrière, elle dégage toutes les subtiles nuances d’un ciel annonçant l’orage. Plutôt que de me lever à son approche, j’ai la tentation de m’enfoncer davantage dans le creux de mon fauteuil.
J’ai soudainement un doute sur cette démarche.
- Je suis Diane Duclos.
Elle me tend la main d’un geste militaire.
- Enchanté. Rémi Bernier.
Poigne ferme et la paume sèche. Elle retire rapidement sa main de la mienne comme si elle craignait une contamination.
- Suivez-moi!
L’ordre est lancé impérativement. Je marche derrière elle et j’en profite pour reluquer son cul de psychologue. C’est la première fois que j’en vois un d’aussi près. Joli. Mais je ne suis pas là pour ça. Si j’ai décidé de consulter, c’est parce que ****** vient de me quitter et que je jongle avec l’idée de me foutre l’eau ou de me mettre une corde au cou.
J’hésite encore.
J’ai besoin d’un avis compétent sur le sujet.
La décoration de son local a quelque chose de singulier. Quand on y entre, son bureau fait face à la porte. Au-dessus, et accrochée sur le mur, une immense reproduction du Saturne dévorant ses enfants de Goya. L’effet est saisissant.
On croit reprendre son souffle en regardant sur le mur de droite mais l’on tombe aussitôt sur Le Cri de Munch.
C’est tout?
Non, car sur celui de gauche, le client verra L’Enfer de Jérôme Bosch. Pour l’ambiance détendue, on repassera. L’oeil ne trouve qu’un peu de repos à se mettre dans la pupille que par les quelques plantes un peu sèches qui reposent sur le rebord de la fenêtre. Celle-ci donne sur le parking arrière de la bâtisse et n’offre aucun charme particulier pour le regard. À moins d’aimer contempler des voitures garées côte à côte, ce qui n’est pas mon cas.
D’un geste de la main, elle me prie de m’asseoir sur l’un des deux fauteuils verts caca-d’oie qui meublent l’endroit. Celui qu’elle me désigne est situé sur ma gauche. C’est à dire "côté Bosch". Quand je m’y installe, j’ai les gargouilles et les démons au-dessus de ma tête et devant moi, j’ai cette angoissante vision de Munch. Il n’y a guère que sur le bout de mes chaussures que je peux trouver un peu de repos visuel.
Une petite table est jouxtée à chacun de nos fauteuils. La sienne est libre tandis que sur la mienne reposent un pichet d’eau et une boîte de kleenex. Ce dernier élément me laisse donc deviner que l’on pleure souvent ici. Elle prend place et dépose sa paperasse sur sa table tandis que j’en profite pour m’allonger les pieds.
Sa réaction est immédiate.
- Il serait souhaitable d’adopter dès le début une position plus conventionnelle monsieur Bernier. Nous sommes ici pour travailler et non pour nous détendre.
Le ton est donné.
Elle sort une paire de lunettes de son étui qu’elle accroche sur son nez et se met à fouiller dans son porte-document. Elle met la main sur un calepin à annaux qu’elle dépose sur ses genoux, redresse ses lunettes, se racle la gorge et débute la séance.
2 commentaires:
Décidément, Chroniques d'une sale Époque
"Les gens heureux me font chier"
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